Après 10 ans de bons et loyaux services, Jean-François Piège a décidé de faire ses adieux à Top Chef, dont il était juré depuis le lancement de l'émission. En septembre dernier, on apprenait que M6 avait recruté Paul Pairet, aperçu dans la saison anniversaire un peu plus tôt dans l'année, pour le remplacer. Un choix audacieux qui s'est avéré payant comme l'ont confié les chefs lors de la conférence de presse de l'émission à la fin du mois de janvier.
A 55 ans, Paul Pairet est l'un des chefs qui fait rayonner la gastronomie française à l'international. Originaire de Perpignan, il a d'abord fait ses armes dans plusieurs établissements parisiens puis s'est installé à Shanghai en 2005, ville où il tient désormais trois restaurants : Polux, Mr & Mrs Bund et le très sélectif Ultraviolet, trois étoiles au Guide Michelin et classé 48ème meilleur restaurant du monde en 2019. La localisation de cet établissement est tenue secret et Ultraviolet offre une expérience culinaire et sensorielle unique à ses clients. En 2018, Paul Pairet a été élu meilleur restaurateur au monde.
Je suis arrivé en pensant : "Je vais être un peu en vacances"
Recruté pour Top Chef suite à l'annulation d'un projet parisien, Paul Pairet a évidemment dû, comme ses collègues Philippe Etchebest, Michel Sarran et Hélène Darroze, s'organiser afin de tourner l'émission qui demande deux mois de présence en région parisienne. Lors de la conférence de presse de l'émission, le chef a confié qu'il ne pensait pas que l'aventure serait aussi intense. "Je ne savais pas que ce n'était pas de la rigolade à ce point-là. Je suis arrivé en pensant : 'Je vais être un peu en vacances à Paris, ça va bien se passer'. En réalité, c'est quand même beaucoup de travail." avoue le nouveau juré.
C'est suite à sa participation à la saison 10 où les candidats avaient dû réaliser son plat miroir que Paul Pairet a été séduit par l'émission. Une expérience positive qui lui a permis d'apprendre une nouvelle facette de son métier. "Il y a des moments où on fait des commentaires, ce genre de chose. Ça suppose, peut-être pas un travail d'acteur mais en tout cas de se poser de façon différente. Par exemple, au départ, je n'étais pas assez clair dans mes explications. C'était trop long ou trop court donc j'ai essayé de doser au fur et à mesure. J'espère que je m'améliore !" plaisante-t-il. "Au départ, Paul partait sur des phrases un peu complexes et imagées" se souvient de son côté Stéphane Rotenberg qui ajoute : "Son côté parfois un peu maladroit marche très bien. Il se fait un peu chambrer."
Compétiteur dans l'âme, Paul Pairet a très rapidement créé une belle complicité avec les candidats de sa brigade, explique Hélène Darroze. A tel point que le juré avoue avoir été plus stressé que ceux qu'il devait guider. "On s'attache très vite. On s'attache d'ailleurs aussi aux autres candidats alors que d'habitude, je suis de nature assez compétiteur, là je me suis découvert une humanité que je m'ignorais. (...) J'ai découvert cette compassion immédiate. C'est très étrange. (...) J'ai trouvé que cette relation qu'on établit tous les jours, elle est presque rapidement supérieure à la relation que je peux avoir avec des gens avec lesquels j'ai travaillé beaucoup plus longtemps." confie le remplaçant de Jean-François Piège.
C'est avec grand plaisir que les trois jurés déjà en place ont accueilli Paul Pairet dans l'équipe. "Je connaissais le cuisinier d'il y a 20 ans et je savais qu'il y avait du lourd qui arrivait et que ça allait super bien marcher avec nous. Je n'ai pas eu de doutes. Je savais qu'il apporterait beaucoup au programme et je ne me suis pas trompée" confie Hélène Darroze. De son côté, Philippe Etchebest décrit Paul Pairet comme un "chef très cérébral" assez "perché". "Il est arrivé avec beaucoup d'humilité. Il a écouté, il a bien observé. Il a vite appris. Ça a été un bon copain de concours. Il est un peu perché mais c'est ce qu'on adore. Ce qui fait notre force, ce sont nos différences qui font que nous sommes complémentaires." "Il a un univers culinaire qui est très fort qui est à lui. C'est une forte personnalité, dans le cérébral mais il a beaucoup d'humilité, d'empathie. Tous les quatre, on a passé deux bons mois." explique de son côté Michel Sarran.
Propos recueillis par Aubéry Mallet lors de tables rondes.