C'est en toute sincérité que Zahia Dehar s'est confiée dans les pages d'Antidote, accompagnée par l'actrice Marilou Berry, son amie. Le magazine a titré l'interview "C'est qui la p*te ?", posant la question à celle qui est devenue créatrice de mode. "C'est aussi vouloir chercher le coupable, et je pense pas que ce soit la p*te la coupable" a-t-elle répondu.
Zahia Dehar s'est ensuite livrée sur son histoire : "Je suis arrivée à 10 ans en France, avec ma mère et mon petit frère", "on n'avait pas de maison, on ne savait pas où on allait vivre". Et "je savais que ça n'allait plus être possible. Il fallait que je trouve une autre solution".
"J'étais jeune et je voulais avoir des relations sexuelles. Je ne voulais pas rester vierge. Et puis je me suis dit : j'ai quoi comme possibilités ?" se souvient-elle, "j'aurais pu avoir un petit copain de mon âge et en changer chaque semaine", comme les filles de son âge, mais "finalement, c'est la même chose, à part que je n'aurais rien eu en échange".
Fidèle à elle-même, Zahia Dehar assume totalement avoir été payée pour coucher avec des hommes. "C'était bien à faire dans la jeunesse. C'était intéressant, c'était amusant" a-t-elle précisé, "Je rentrais à 6 heures du matin et il fallait que j'aille à l'école". A l'époque, le mannequin avait 16 ans et avec l'argent qu'elle gagnait, Zahia a pu s'acheter ce qu'elle désirait.
"Mon truc c'était de tout dépenser, tout le temps. Parfois je regardais dans mon sac et je me disais, il me reste quoi, 6.000 euros ? Je rentrais dans une boutique, je voyais une robe à ce prix et je me disais, je m'en fiche je l'achète !" a-t-elle confié.
Mais à l'âge de 18 as, le scandale éclate dans les médias avec ses clients footballeurs. "J'étais très mal, je ne sortais pas, je ne voyais personne" a-t-elle avoué, "Je restais seule. Pour moi, je n'avais plus d'avenir, j'étais Zahia la p*te".
Consciente que "dans cette société, ce genre de femme est diabolisé, comme si c'était quelque chose de mal", Zahia explique que "ce n'est pas mal ce qu'elles font, elles apportent juste du plaisir". "Pour moi, la p*te représente la liberté. Mais ce n'était pas perçu comme ça, ma vie est devenue un enfer", quand l'affaire est sortie dans les journaux, "J'avais le choix entre me suicider ou avancer dans mes objectifs et les atteindre".
Oui, "c'était un vrai handicap, j'étais cataloguée", mais "maintenant, quand j'y pense, je me dis que j'étais finalement assez forte pour subir ce scandale. (...) Depuis toute petite, je m'en fiche du mot pute, pour moi ça n'a jamais été quelque chose de mal, je n'ai jamais compris les gens".
Contente de son parcours atypique, celle qui est aujourd'hui une it-girl a déclaré : "Avec le temps, je me suis dit que cette étiquette allait devenir un message que je porte. Je me sens bien maintenant, je suis fière de ça. De dire : 'Oui, je suis une pute, et alors ? '. Ça ne peut qu'aider les femmes".
"Pourquoi je devrais en avoir honte ?" a ajouté Zahia, "Je ne vais pas rentrer dans ce jeu et commencer à dénigrer d'autres femmes en pensant que je suis meilleure qu'elles ? Non, on n'est pas meilleurs qu'elles. Pourquoi juger d'autres personnes ? Le sentiment de supériorité est la chose la plus horrible dans ce monde. C'est à l'origine de toutes les barbaries".
Celle qui a incarné Marianne topless a ensuite argumenté : "Il y a l'idée de la femme qu'on épouse, et de celle qu'on n'épouse pas. Il faut se plier à plein de règles pour être la femme qui va se faire épouser. Mais pourquoi doit-on suivre ces règles si on se veut libre et féministe, c'est un peu ridicule, non ?".