Alors que la guerre continue de faire des ravages en Ukraine, Vladimir Poutine a été réélu président de la Russie le dimanche 17 mars 2024. Avec plus de 87% des voix, celui qui est au pouvoir depuis un quart de siècle s'est vu offrir un cinquième mandat.
Les chaînes d'information en continu françaises ont multiplié les pages spéciales pour couvrir la présidentielle russe le lundi 18 mars. Dans le cadre de BFM Story, Alain Marschall et Olivier Truchot ont donné la parole à l'envoyé spécial de BFMTV à Moscou. Et il est apparu que celui-ci avait bien des difficultés à pouvoir exercer librement son métier.
Alors qu'il était en direct, Jérémy Normand a été contrôlé par les autorités russes. "Dès qu'on a la caméra allumée, dès qu'on commence à vous parler, vous voyez des policiers qui viennent vérifier nos accréditations, nos identités, et qui s'assurent que l'on n'est pas là pour causer du désordre. Qui vérifient aussi la chaîne, qui regardent évidemment ce qu'on produit", a-t-il relaté.
Le journaliste, qui ne cesse de se faire contrôler à chaque fois qu'il entreprend de faire un sujet sur ce qui se passe en Russie, a tristement déploré de devoir faire vivre ça aux téléspectateurs. "Je ne pensais pas vous le montrer en direct, mais c'est exactement notre réalité de journalistes ici. Je pense que s'ils restent à côté de nous, c'est parce que je n'ai pas encore sorti ce sésame : l'accréditation qui nous permet de travailler", a-t-il expliqué.
Face caméra, Jérémy Normand a dévoilé son accréditation aux policiers. "Cette accréditation, elle est photographiée une centaine de fois par jour ainsi que nos passeports. Tout nous est demandé en permanence et souvent les policiers sortent même leur téléphone pour nous filmer. Nous filmer lorsqu'on discute avec les gens. Filmer aussi le visage des gens qui nous parlent...", a-t-il précisé.
Il a souligné autant donner la parole à des gens appelant à voter Vladimir Poutine qu'à ceux qui pensent l'inverse. "Pour ceux-ci, il est plus beaucoup plus difficile de s'exprimer librement et évidemment devant notre caméra parce qu'on est aussitôt identifiés comme une télé hostile au pouvoir", a-t-il commenté tout en indiquant que le nombre de policiers présents autour de lui ne cessait d'augmenter. Quelques instants plus tard, ceux-ci lui ont demandé d'interrompre son direct...