"Si vous aviez un seul jour vraiment violent (...) Une heure rude, et je veux dire par là, vraiment rude, et la nouvelle se répandra et ça cessera immédiatement". Non, non, vous ne rêvez pas, ces mots ne viennent pas d'un personnage despotique fictif de film d'horreur ou dystopique, mais bel et bien de Donald Trump. Après les migrants mangeurs de chiens et de chats dans l'Ohio et les "opérations transgenres d'Alien en prison" dénoncés par le candidat lors du débat présidentiel face à sa concurrente démocrate Kamala Harris le 10 septembre 2024, il semblerait que l'ex-président ait décidé d'en remettre une couche lors d'une prise de parole en meeting officiel.
Lors de son discours du 29 septembre 2024, l'homme d'affaires aux multiples condamnations a entamé tout un argumentaire autour de l'activité criminelle très forte au sein des USA. Or, dans le lot de ses suggestions pour y remédier, il a tout simplement dévoilé l'idée d'autoriser la police à agir comme bon lui semble, avec la plus grande des violences, le tout sans conséquences.
Selon lui, il pourrait s'agir d'une mesure efficace et dissuasive à destination de potentiels criminels. Un jour, ou une heure, où certains hommes seraient donc au-dessus des lois, le tout autorisé par le gouvernement. Une proposition qui fait grincer des dents les Américains aujourd'hui, qui ne manquent pas de dresser le parallèle entre la déclaration de Trump et le concept fou de la saga de films d'horreur The Purge, aussi rebaptisé en VF American Nightmare.
Oui, si vous pensiez que sa parodie dans South Park était exagérée, la réalité avec Donald Trump est finalement encore plus déprimante.
Créé en 2013, le premier opus dépeignait la mise au pouvoir d'un état policier au gouvernement extrêmement autoritaire, dont l'une des mesures phares consistait en la ratification d'un nouvel amendement, autorisant lors d'un jour précis, et durant une période donnée, la levée de toutes les lois. En somme, étaient autorisés sur ces quelques heures : l'assassinat, le vol, le viole, on en passe et des meilleurs. L'événement, baptisé "La Purge", concernait la quasi-totalité de la population, exception faite de certains membres importants du gouvernement.
Aussi, face à la déclaration lunaire de Donald Trump, difficile de ne pas y faire un parallèle. Résultat ? Dès la diffusion de l'extrait vidéo où l'on voit le milliardaire lâcher cette idée ridicules, les réactions n'ont pas tardé à apparaître. "Qui lui a laissé voir La Purge", "Il est malade", "Trump est activement en train de promouvoir la purge, c'est pas croyable", "Ce n'était qu'une question de temps avant que Trump ne se lance dans La Purge, Le Projet 2025 Nouvelle Droite dirigé par Trump et Vance, c'est La Purge & La Servante Ecarlate enveloppé dans un paquet étrange, au cul blanc et psychotique" peut-on lire sur X, anciennement Twitter.
Les élections approchent et les propos de Trump, aussi lunaires que choquants soient-ils, continuent d'amuser la galerie, plutôt que de soulever des réactions plus radicales. Car ici, il est tout de même question d'un projet de violences policières complètement légales. A un moment où les manifestations fleurissent partout aux États-Unis d'Amerique en brandissant les slogans de Black Lives Matter, où l'un des sujets cruciaux de la campagne américaine est justement celui de la violence, autant criminel que policière, une sortie pareille ne peut rigoureusement pas passer.
Trump doit-il attendre des conséquences pour ses déclarations d'incitation à la violence, de mise en place d'une Purge ? Probablement pas. Reste maintenant à savoir ce qu'en feront les citoyens américains lors des élections début novembre 2024.