Il y a cinq ans, le 19 octobre 2018 pour être précis, SCH livrait le premier volume de sa trilogie "JVLIVS". Un disque qui a bénéficié d'un accueil critique particulièrement élogieux, après les deux premiers efforts mitigées qu'étaient "Anarchie" (2016) et "Deo Favente" (2017) et une mixtape nommée "A7" qui est rapidement devenue l'une des plus mythiques de l'histoire du rap français (et un disque de diamant à la clé).
À tel point que l'on n'avait pas hésité à installer "JVLIVS" à la première place du classement des projets du rappeur marseillais. On pouvait notamment y retrouver le titre Prêt à partir avec Ninho, morceau dont les écoutes ont explosé en streaming après la mort du jeune Nahel en juin dernier. Pourtant, le troisième album du S demeure paradoxalement le moins vendu de sa carrière (165.000 exemplaires écoulés tout de même).
Peut-être la faute à un concept trop pointu, des singles pas vraiment festifs et des sonorités plus exigeantes et déroutantes que ce qu'il avait pu proposer auparavant dans sa carrière. Pourtant, l'artiste, aujourd'hui âgé de 30 ans, a tout donné dans la conception et l'enregistrement du disque, comme il le confiait alors dans une interview fleuve accordée à nos confrères de l'Abcdr du Son.
En atteste cette anecdote absolument légendaire. Interrogé sur sa diction, qui a longtemps été un "problème" (pour les utilisateurs de Twitter en tout cas) au début de sa carrière, il explique avoir redoublé d'efforts pour ce projet.
"Sur cet album, par exemple, au niveau de l'articulation, je me suis fait chier pendant trois mois à rapper mes textes avec un stylo dans la bouche, ensuite trois mois à les rapper devant une bougie sans l'éteindre pour le souffle... J'ai eu des problèmes de santé au niveau des poumons et les premiers mois où je rentrais à nouveau en cabine ont été super fatigants", expliquait-il alors.
Des exercices étonnants, mais très courants et surtout redoutablement efficaces pour améliorer l'articulation et le souffle, deux caractéristiques cruciales pour n'importe quel rappeur digne de ce nom. Et à en croire SCH, cela en valait la peine. "Mais quand je vois le résultat, je me dis que ça valait le coup", conclut-il à ce sujet. Et il a bien raison.