Le rappeur originaire du Havre Médine s'est retrouvé au coeur d'une polémique ces derniers jours. Il a été accusé d'antisémitisme après la publication d'un tweet dans lequel il qualifiait de "resKHANpée" Rachel Khan, en réponse à un post de l'essayiste qui le traitait de "déchet", suite à son invitation aux Universités d'été d'Europe Écologie-Les Verts. Une controverse nationale s'en est suivie - Rachel Khan étant juive et petite-fille de déportés, alimentée par l'extrême-droite et plusieurs membres de la majorité.
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"Aucune ambiguïté. J'ai attaqué le parcours professionnel de Rachel Khan. La formule pas adaptée, qui a certainement dû heurter des personnes, et je m'en excuse, n'était pas dirigée vers sa famille ni vers les victimes du drame de la Shoah. Rachel Khan m'a traité il y'a quelques jours de 'déchet'. Je n'ai pas crié à l'islamophobie ni au racisme anti-arabe. Le combat contre l'antisémitisme, contre l'islamophobie et toutes les discriminations mérite mieux que des anathèmes sur Twitter", avait-il commenté par la suite sur le même réseau social.
Mais le rappeur a tenu à mettre les choses au clair, pour ceux qui continuent de s'opposer à sa venue au rassemblement politique, par le biais de deux interviews accordées au Parisien et à Paris-Normandie. "L'antisémitisme est un poison, je le combats depuis longtemps", affirme notamment le rappeur dans le premier d'entre eux, lui qui déclarait déjà en 2008 sur le titre RER D extrait de l'album Arabian Panther : "Question : Que pensez-vous ici de l'antisémitisme ? / Réponse : C'est un cancer tout comme l'islamophobie".
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"C'est une erreur, je le reconnais", précise-t-il à propos de la forme de son message, expliquant qu'il n'avait "pas en tête l'histoire de sa famille" lorsqu'il a publié ce "tweet maladroit". De plus, on peut noter que le terme "khan" est régulièrement employé par l'artiste de 40 ans, qui surnomme sa famille la "Khan Family". De plus, sa femme a d'ores et déjà sorti deux livres de cuisine nommés "Bienvenue à la Khantoche", reprenant le même schéma de jeu de mot. "On me taxe d'antisémitisme et cela me broie", regrette-il dans la seconde interview.
Quant à l'image de Médine effectuant une quenelle avec Dieudonnée il y a une grosse dizaine d'années - une époque où de très nombreuses célébrités posaient en photo en reproduisant ce geste avec l'humoriste - qui vient d'être exhumée, le rappeur s'explique. "Je croyais que c'était de la liberté d'expression", développe-t-il, affirmant avoir compris "trop tard" que cela pouvait s'apparenter à un "signe de ralliement antisémite".
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"On cherche une maladresse ancienne pour me disqualifier, discréditer la gauche à travers moi", résume-t-il parfaitement à propos de cet "emballement médiatique dérisoire". Adepte d'un rap intellectuel et engagé, Médine, qui compte toujours parmi les plus fines plumes de la scène française, est régulièrement la cible de la fachosphère et des politiques, qui feraient manifestement mieux de fouiller un peu plus dans son répertoire.