Le moins que l'on puisse dire, c'est que Arrow a permis de dépoussiérer l'image des super-héros dans le monde des séries. Des scènes d'action stylées et badass, une ambiance sombre et pesante, un personnage principal à la moralité ambiguë, une mise en scène fascinante avec ses flashbacks... dès sa saison 1, Arrow a réveillé le genre de la meilleure des manières et nous a prouvé qu'il était possible de raconter de telles histoires d'une façon différente. Et si elle s'est vite fait voler la vedette par Daredevil sur Netflix qui l'a surpassée dans tous les domaines, on ne peut s'empêcher de penser que sans elle, la nouvelle vague de séries super-héroïques n'aurait pas été la même.
Autre point fort de Arrow, elle a permis l'émergence de héros/vilains méconnus du grand public et délaissés par les studios de cinéma. Que ce soit le Green Arrow évidemment, mais aussi tous ces personnages plus secondaires mais pourtant marquants dans les comics comme Deathstroke, Arsenal, Deadshot, Atom, Katana... Tous ont eu le droit d'exister et de nous rappeler leur importance. Bien évidemment, tous n'ont pas bénéficié du même traitement, mais c'était agréable de voir la série pousser afin d'étendre son univers et ne pas se contenter de ronronner. Ce n'était pas toujours très adroit, mais l'essentiel était ailleurs.
A ce sujet, on ne parle même pas de ces personnages qui ont connu un sort identique via les spin-off The Flash ou Legends of Tomorrow.
En parlant de ces séries dérivées, c'était également le gros point fort de Arrow, elle a donné naissance à une véritable franchise : le Arrowverse. A travers elle, la série de Stephen Amell a redonné ses lettres de noblesse au mot "crossover". Pas seulement avec des épisodes épiques et mémorables à l'échelle impressionnante, mais également avec des intrigues plus simples, plus posées, qui ont toujours su crédibiliser et stabiliser un tel univers. Le Arrowverse a tout simplement réussi à faire ce que DC/WB ont échoué avec Justice League au cinéma : créer une team légitime et complémentaire au fil du temps. En permettant aux personnages de se côtoyer régulièrement, chaque enjeu prenait ensuite une ampleur plus forte avec un attachement sincère de notre part envers les héros.
Bien évidemment, Arrow n'a rien inventé, Smallville le faisait déjà en son temps. Néanmoins, l'exploration du monde de DC semblait encore une fois plus crédible et mieux maîtrisée ici. Que ce soit via des clins d'oeil discrets pour lesquels il fallait ouvrir les yeux ou des références directes à des choses importantes (on se souvient tous de notre réaction en découvrant la première mention du puits de Lazare) - une recette reprise parfaitement dans les spin-off ensuite, Arrow nous rappelait constamment son ambition d'être autre chose qu'une simple série de super-héros enfermée dans son univers.
"Ambition" est justement le mot que l'on retiendra le plus en pensant à Arrow. Encore une fois, la série n'a pas tout réussi et s'est même parfois fait dépasser par ses envies (effets spéciaux ratés, mises en scène bâclées, directions parfois étranges, casting pas toujours au top...) mais elle a eu le mérite de tenter des choses. Dans son récit, dans les chorégraphies de ses combats, dans le traitement de ses personnages avec des évolutions parfois audacieuses, Arrow ne se reposait jamais. C'était parfois fatiguant, usant (et ironiquement répétitif, un format en 22 épisodes n'était peut-être pas la meilleure idée), mais on ressentait l'envie derrière et c'était suffisant pour nous emporter.
Ce mardi 28 janvier Arrow va s'arrêter et, oui, elle va nous manquer.