Au lendemain de la fusillade sur le parking d'un collège du Kentucky, ce mardi 15 janvier, Barack Obama a détaillé son plan d'action visant à restreindre la vente des armes. Le Président des Etats-Unis a également demandé que soit réalisée une étude sur les effets des jeux-vidéos sur les plus jeunes. Bientôt la fin des clichés ?
Chaque nouvelle tuerie est l'occasion de taper un peu plus sur le jeu vidéo et sur ses soit-disants effets néfastes sur les esprits. La tuerie de Columbine en 1999 ? La faute à Doom et Wolfenstein 3D. La fusillade d'Oslo en 2011 ? A World of Warcraft. Celle de Newton il y a un mois ? A Call Of Duty. Le jeu vidéo est devenu, après le cinéma l'ennemi n°1, la cible facile de toutes les critiques. Les jeux vidéos donneraient un "permis de tuer", expression utilisée dans un article du Point, début décembre, pour dénoncer la soit-disante dangerosité des jeux-vidéos.
Jeu-vidéo = violence : pas de preuves scientifiques
Jusqu'à présent aucune preuve scientifique d'un pseudo lien entre jeu vidéo et violence n'a été avancée. C'est sans doute pour cette raison que Barack Obama se penche dessus. Le lendemain d'une nouvelle fusillade dans le Kentucky, faisant deux morts, le Président américain a demandé au Congrès de financer une étude sur les effets des jeux vidéos sur les plus jeunes. "Le Congrès doit financer des recherches sur les effets des jeux vidéos violents sur les jeunes esprits" a-t-il déclaré, avant d'ajouter : "Nous ne gagnons rien à être dans l'ignorance. Nous ne gagnons rien à ne pas étudier les choses scientifiquement".
L'Entertainement Software Association, l'association des éditeurs de jeux vidéos, a apporté son soutien, dans un communiqué, aux initiatives d'Obama visant à restreindre la vente d'armes à feu. Elle a tout de même tenu à mettre en avant un argument pour le moins intéressant : "Les mêmes divertissements sont appréciés dans toutes les cultures et tous les pays, mais le niveau de violence tragique lié aux armes aux Etats-Unis demeure une exception".
Le débat sur la violence des médias : une antiquitéQuelques jours après avoir lancé son propre jeu de tirs pour les "4 ans et plus", la NRA a elle aussi réagi au plan du Président Obama et s'est dit "prête à travailler avec le Congrès dans un esprit bipartite". L'association de défense des armes à feu, qui n'hésitait pas à attaquer le Président dans un spot publicitaire agressif, semble avoir enterré la hache de guerre, du moins pour l'instant.
Ce débat concernant les prétendus effets néfastes des images violentes sur les plus jeunes est vieux comme le monde... ou plutôt comme les médias. Avant le jeu vidéo, le cinéma était le premier sur le banc des accusés.