Les échecs sont inévitables à Hollywood, car personne n'a la recette magique pour faire en sorte que tous ses films soient des succès au box-office. Aujourd'hui, je reviens sur l'un des plus grands désastres des dernières années : Gods of Egypt, une superproduction de fantasy qui a subi un énorme échec au cinéma.
Soutenu par Alex Proyas, le principal responsable de Dark City, l'un des meilleurs films de science-fiction des 30 dernières années, Gods of Egypt était un film entouré de polémiques avant même sa sortie. Les accusations de "blanchiment" ont conduit Proyas et Lionsgate à présenter des excuses plusieurs mois avant la sortie du film. Rien de tout cela ne nous préparait à ce qui allait suivre.
Après avoir été détruit par la critique, le public a également tourné le dos au film, provoquant une colère monstre chez Alex Proyas. Sa réaction ? Attaquer les critiques, allant jusqu'à les insulter d'"idiots perturbés". Quel désastre.
Gods of Egypt possède tout de même quelques défenseurs. Cependant, plusieurs détails rebutent la majorité, à commencer par le scénario signé par Matt Sazama et Burk Sharpless, qui ressemble un peu à une "fourre-tout".
Il est vrai qu'il existe une certaine synergie entre les excès du scénario et les délires de Proyas à la réalisation. Cela transforme cette aventure épique en un spectacle indescriptible, où l'utilisation excessive d'effets numériques crée des scènes qu'il faut voir pour y croire. C'est ce qui se passe quand on pousse l'ostentation à l'extrême.
Malgré tout, le film est honnête dès le début etje pense que quelqu'un pourrait même l'aimer s'il s'identifie à sa proposition délirante. Malheureusement, c'est un film qui perd très rapidement de l'intérêt et sa projection devient, par moments, une expérience dévastatrice. Le début n'est pas si mauvais, mais il ne faut pas longtemps pour que tout dégénère complètement.
Et le pire, c'est que nous savons très bien qu'il y a du talent là-dedans, car Proyas avait conquis une partie du public avec Prédictions, son travail précédent et largement sous-estimé, mais le manque de contrôle que le film démontre se retourne contre lui. Par exemple, Gerard Butler s'amuse à montrer un côté plus joueur, mais il vaut mieux oublier le travail du reste du casting, et pourtant, on retrouve beaucoup d'autres acteurs compétents...
Un désastre d'une telle ampleur a entraîné des pertes estimées à 90 millions de dollars, une véritable folie qui explique évidemment pourquoi Proyas a mis près de dix ans avant de pouvoir réaliser son prochain long-métrage.
Article écrit en collaboration avec nos collègues de Adorocinema.