John Wick, saga surcotée ? Ce débat qui pourrait enflammer les lecteurs d'Allociné, un homme l'a fait sien tout d'un coup : Oliver Stone. Un grand cinéaste américain, dont les meilleurs films nous renvoient aux années 80 et 90, et qui ne voit pas d'un très bon oeil le succès du flingueur frénétique incarné par Keanu Reeves.
Alors qu'il résidait au Transilvania Film Festival, en Roumanie, afin de recevoir un prix d'honneur, le Lifetime Achievement Award, celui à qui l'on doit des classiques comme JFK s'est plu à dézinguer John Wick 4. On l'écoute : "J'ai vu John Wick 4 dans l'avion. Je pense que le film est écoeurant au-delà de toute espérance. Ca ressemble plus à un jeu vidéo qu'autre chose : Keanu tue quatre cent personnes dans ce putain de film !".
Et Oliver Stone ne s'est pas arrêté là...
"Et en tant que soldat vétéran, je peux vous dire qu'aucune scène de fusillade n'est crédible dans John Wick. Avec ce film, on a même complètement perdu le contact avec la réalité. Le public aime peut-être les jeux vidéo. Mais, moi, je m'ennuie. Au final, qu'il soit question d'un super héros de Marvel ou d'un être humain comme John Wick, ça ne fait aucune différence", développe le metteur en scène furibard. On peut le comprendre en vérité.
Car oui, les John Wick se fichent bien de ce que l'on appelle la suspension d'incrédulité : le pacte tacite accordé entre une fiction et son public, selon lequel cette dernière doit être à peu près crédible, en fonction de l'univers dépeint, afin que les enjeux de l'histoire soient palpables. Oui, la saga d'action menée par Keanu Reeves ne se soucie pas du réalisme. Tout ce qui suit n'y a guère d'importance : taux de munitions, lois de la gravité, limites de résistance du corps humain, conséquences des chutes et des dégâts matériels... Et on en passe.
Mais c'est justement ce qui fait la singularité de ces films : leur caractère élastique, excessif et plus grand que la vie. On s'étonne d'autant plus de l'avis d'Oliver Stone que la violence traverse sa carrière de réalisateur, de ses films ayant trait à la guerre du Vietnam (Platoon, Né un 4 juillet) à Tueurs nés, récit particulièrement provoc' d'un couple de tueurs en série sanguinaires. Une oeuvre où la violence déborde, hurlante et morbide.
Hypocrite, le Oliver ?