Alors que le cannabis pourrait devenir légal en France, c'est l'alcool qui poserait problème chez les mineurs de l'Hexagone. D'après une enquête réalisée par 60 millions de consommateurs, les ados de moins de 18 ans pourraient acheter de l'alcool easy dans les magasins. Le magazine a en effet envoyé une vingtaine de jeunes de 14 à 16 ans dans 111 grandes surfaces de tout le pays (à Paris, Strasbourg, Toulouse, Marseille, Lyon ou encore Rennes), et à chaque fois, plus de la moitié a réussi à se procurer des bouteilles sans problème.
Dans la loi française, il est pourtant écrit qu'il est interdit de vendre de l'alcool aux mineurs à l'article L. 3353-3 du code de la santé publique. C'est même puni de 7 500 € d'amende et, en cas de récidive dans les 5 ans, cette somme d'argent double. Malgré cette interdiction et ce risque d'amende, cela n'empêche pas les grandes enseignes de vendre illégalement des boissons alcoolisées aux collégiens et aux lycéens. "Aucune enseigne ne peut se targuer d'être respectueuse de la loi" est-il ainsi indiqué.
"Pour les mineurs, l'alcool c'est open bar" explique carrément le média qui révèle que près de 60% des cas (à savoir 66 sur 111) ont pu shopper de l'alcool pendant l'enquête. Cela leur a fait un total 22 bouteilles de vodka et 222 canettes de bière. Petite nuance cependant, "le taux de refus est plus élevé dans les hypermarchés que dans les supermarchés".
Histoire de prouver le "laxisme des acteurs de la distribution" avec autre chose que des chiffres, 60 millions de consommateurs a aussi publié des témoignages. Et là encore, on se dit qu'il y a du boulot avant que la France ne vende plus une goutte de tequila et autres breuvages forts aux mineurs.
"Dans cinq cas, les hôtes ou hôtesses de caisse ont demandé la pièce d'identité... et accepté malgré tout la vente" est-il ainsi expliqué. Et quand les caissiers et caissières ne demandent pas la carte d'identité des ados, ils les laissent carrément partir avec les bouteilles.
"J'ai payé l'article et j'ai dû appeler la personne qui s'occupe des caisses automatiques, car il fallait enlever l'antivol qui était fixé sur le bouchon" a expliqué un autre jeune de l'enquête, "Elle l'a enlevé sans rien me demander". "J'ai acheté de la vodka et je suis passé sans problème à la caisse, on ne m'a posé aucune question. C'est comme si j'avais acheté du pain" a ajouté un autre.
Suite à ce constat alarmant, le magazine a prévenu par messages Auchan, Carrefour, Casino, E. Leclerc, Intermarché et Système U. La plupart n'aurait simplement pas répondu. Preuve que la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) signée en avril dernier n'est pas respectée.