Le cannabis est interdit en France, malgré l'ouverture du premier coffee shop à Paris. Mais cette drogue pourrait bientôt être autorisée. Ce jeudi 20 juin 2019, une note clairement baptisée "Cannabis : comment reprendre le contrôle ?" a été publiée par le Conseil d'analyse économique (CAE) comme l'a annoncé l'AFP. Ces économistes rattachés à Matignon et dirigés par Philippe Martin sont chargés de conseiller le Premier ministre français, Edouard Philippe. Avec cette note, ils lui conseillent de légaliser la weed dans notre pays.
Ils ont même déjà un prix, si jamais le gouvernement d'Emmanuel Macron vote pour la légalisation du cannabis : 9 euros pour 1 gramme d'herbe. Actuellement, ce serait 11 euros dans la rue (et de façon illégale). Pourquoi ces économistes voudraient que les français(es) puissent fumer légalement ? "Une légalisation pourrait créer entre 27.500 et 80.000 emplois en France" ont-ils expliqué, mais aussi "générer des recettes fiscales de 2 à 2,8 milliards d'euros".
Ce mercredi 19 juin 2019, un autre projet concernant le cannabis a été rendu public par le Comité scientifique spécialisé temporaire (CSST). Il y révèle les bienfaits de la drogue à visée thérapeutique. Les médecins et scientifiques présidés par le médecin psychiatre Nicolas Authier recommandent ainsi l'autorisation d'utiliser de la weed pour soulager des douleurs.
Ce projet d'expérimentation d'une nouvelle gamme de médicaments dérivés du cannabis sera débattu le 26 juin prochain à l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Puis il sera soumis pour validation finale au ministère de la Santé.
Si le ministère valide le projet, "entre 300 000 et 1 million de patients pourraient être concernés par la prise de cannabis thérapeutique" selon les travaux menés par le CSST.
Après les économistes et les médecins, ce sont les élus qui eux aussi affirment leur engagement pour la légalisation. Au total, 70 médecins, élus et économistes ont lancé un appel dans L'Obs pour légaliser le cannabis en France. Parmi eux, Benoît Hamon (ancien ministre de l'Education nationale), Bernard Kouchner (ancien ministre de la Santé) et Alain Morel (psychiatre, addictologue et directeur général de l'association Oppelia).
Ils sont partis du constat que "la France pays de l'Union européenne où la consommation est la plus élevée". S'appuyant sur les chiffres de l'Observatoire français des Drogues et des Toxicomanies datant de 2017, ils ont ainsi rappelé que de 18 à 64 ans, 1 Français sur 2 a déjà expérimenté le cannabis et 1 adulte sur 9 est un usager régulier. A 17 ans, 48 % des jeunes en France en ont déjà pris.
Pourtant, une récente étude avait assuré que le cannabis serait pire que l'alcool pour les ados. "C'est précisément parce qu'il est nocif pour la santé, particulièrement celle des mineurs, qu'il faut en contrôler la production et la distribution" ont-ils ajouté.
Reste à savoir si cette note, ce projet et cet appel suffiront à faire pencher la balance en faveur de la weed.