Dès l'âge de 3 ans, la mère de Jewel la retrouvait errant dans la maison familiale plongée dans le noir en pleine nuit. A l'âge de 6 ans, elle savait qu'elle voulait devenir aveugle, et passait des heures à regarder le soleil avec l'espoir que cela lui brûlerait les yeux. A l'adolescence, elle a commencé à porter des lunettes de soleil quasiment opaques pour s'habituer à se déplacer comme les aveugles. A 18 ans, elle commençait à sortir avec une canne puis a appris le braille, qu'elle a maîtrisé à l'âge de 20 ans.
A l'âge de 21 ans, devenue majeure aux États-Unis, Jewel a franchi le cap, avec l'aide d'un psychologue dit-elle. Après avoir eu du mal à trouver un thérapeute réceptif à ses problèmes, elle l'a vu quotidiennement pendant quinze jours jusqu'à ce que celui-ci décide de l'accompagner pour devenir aveugle. Il lui a versé quelques gouttes de débouche WC chimique dans chaque oeil. Une douleur atroce. Après une demie-heure à laisser le produit "agir", elle s'est rendue à l'hopital, enfin libérée de sa vue. Prise en charge par les urgences, elle a eu la déception de se réveiller en voyant... mais finalement sa vue a empiré jusqu'à la cécité six mois plus tard.
Jewel se sent aujourd'hui enfin à l'aise avec elle-même, même si son choix radical et controversé de perdre la vue lui a fait perdre contact avec sa famille et une grande partie de son entourage. Un témoignage extrêmement troublant qui montre qu'il ne faut jamais sous-estimer le sérieux des troubles mentaux.