Il en faut peu pour déchaîner les passions dès que l'on parle de Sandrine Rousseau. Juste dommage que la règle adoptée par tous tienne davantage de l'acharnement que du vrai débat contradictoire. Ainsi, lorsqu'elle a accusé la viande d'être responsable des incendies qui touchent une grande partie du sud de l'Europe, Sandrine Rousseau a suscité railleries, insultes, attaques, ou encore... envoi de photos de barbecue en DMs. Oui.
On sait les férus de "barbecues" hostiles à l'élue écologiste depuis que cette dernière a associé culte de la virilité et consommation de viande... Et tant pis pour les haters si Arnold Schwarzenegger en vient exactement aux mêmes conclusions.
De nouveau, l'écoféministe a plutôt visé juste en affirmant sur ses réseaux sociaux que la consommation de viande "est une des causes de ce qui se passe en Algérie, Espagne, Grèce, Chine, Arizona et partout", et surtout en précisant d'un ton alerte que "pour espérer ralentir la catastrophe climatique, il faut réduire de 70 à 80% la quantité de viande".
Pour appuyer ses dires, plus qu'un tweet, on pourrait citer un bon nombre d'études qui vont effectivement dans ce sens... et devraient en instruire plus d'un. Avec un peu de chance.
Pour espérer ralentir la catastrophe climatique, faudrait-il réduire notre consommation de viande ? Une chose est certaine : celle-ci contribue à la situation - désastreuse - actuelle. Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, la production de viande rouge représenterait 41 % de gaz à effet de serre. C'est 20 fois plus que les légumineuses (haricots, lentilles...) et quatre fois plus que les produits laitiers.
Comment expliquer ces chiffres ? C'est simple. Entrent notamment en ligne de compte le taux considérable d'un gaz à effet de serre, le méthane, libéré par les animaux, l'exploitation des terres, mais aussi la consommation massive d'eau indispensable pour l'élevage desdites bêtes (élevage responsable de 14,5 % des émissions mondiales), ou encore, bien sûr la pollution engendrée par les machines relatives à l'agriculture...
Donc oui, la consommation de viande pollue, ne serait-ce que par tout le processus de production qu'on lui associe. Une recherche de la revue Plos One focalisée sur le régime alimentaire de pas moins de 212 citoyens britanniques nous avait d'ailleurs également appris que l'alimentation des hommes provoquerait 40 % d'émissions de gaz à effet de serre de plus que celle des femmes... de par sa teneur en viande beaucoup plus forte. Les régimes non végétariens susciteraient 59 % d'émissions de plus que les régimes végétariens.
Et si comme l'indique cette étude chiffrée du Monde les 323 millions de tonnes de viande produites dans le monde ont un impact majeur sur le réchauffement mais aussi sur la déforestation et la consommation d'eau, on comprend un peu mieux le rapprochement entre les incendies dévastateurs et... un barbecue.