Alors que la période des films et téléfilms de Noël est bel et bien lancée, Disney+ ne se met pas que dans l'ambiance des Fêtes en ce début novembre. Si la plateforme va mettre en ligne le reboot de Maman j'ai râté l'avion, elle dévoile aussi une nouvelle série dont on ne devrait pas sortir indemne. Diffusée sur Hulu depuis octobre, Dopesick raconte l'une des crises qui a marqué les Etats-Unis : celle de l'OxyContin. Ce médicament antidouleur vendu comme un traitement miracle et sans addiction par une entreprise pharmaceutique malhonnête a causé de nombreuses overdoses mortelles outre-Atlantique.
Créée par Danny Strong (scénariste des derniers volets de la saga Hunger Games et co-créateur de la série Empire).
Avec au casting Michael Keaton, Will Poulter, Kaitlyn Dever, Rosario Dawson, Michael Stuhlbarg et Peter Sarsgaard.
6 épisodes d'environ 1h.
Dispo sur Disney+, deux épisodes en ligne le 12 novembre puis un épisode par semaine.
A la fin des années 90, Richard Sackler a une idée pour renflouer les caisses du laboratoire Purdue Pharma : lancer un opiacé "miracle" qui ne rend pas addict celui qui le prend. A grand renfort de publicité et de démarchage, l'OxyContin séduit médecins et patients lors de son lancement. Mais ils sont loin de se douter que ce médicament est en réalité mortel... et addictif.
Le pitch de Dopesick pourrait être sorti tout droit de l'imagination d'un scénariste. Mais cette mini-série en 6 épisodes raconte une histoire glaçante bien réelle. Basée sur un livre de Beth Macy, journaliste qui est allée à la rencontre de personnes au coeur de la crise, elle se penche sur la vraie histoire du lancement de l'OxyContin : en 1996, Purdue Pharma lance cet opiacé censé être non-addictif mais en fait deux fois plus puissant que la morphine. A part les membres de la famille Sackler qui sont les vrais créateurs de ce médicament, les héros de cette mini-série sont tous fictifs mais inspirés par de vraies personnes ayant vécu ou subi cette crise.
Bien que Michael Keaton soit mis en avant sur les affiches, Dopesick dresse en réalité un portrait des personnes touchées par la crise à travers un large éventail de personnages. Des patrons des big pharma aux médecins, en passant par les patients, les commerciaux ou bien les enquêteurs, les acteurs de cette crise à grande échelle sont tous représentés. Une vraie série chorale qui met en avant un casting quatre étoiles : Will Poulter, Rosario Dawson, Kaitlyn Dever, Michael Stuhlbarg ou encore Peter Sarsgaard entourent Michael Keaton.
Autre spécificité de Dopesick : la série bascule d'année en année et ne raconte pas l'histoire de façon chronologique. Un procédé qui rajoute du suspense et nous permet de naviguer entre les personnages de façon plus fluide. Cette construction donne aussi un vrai sentiment de se retrouver face à un thriller palpitant dans lequel les pièces du puzzle s'assemblent au fil des scènes.
La série nous permet aussi de nous informer, sans toutefois être moralisatrice. Danny Strong, le créateur et scénariste, a voulu à travers ces 6 épisodes "faire comprendre la crise" mais aussi et surtout "montrer les mensonges" de l'entreprise Purdue. Et aussi y décortiquer un phénomène toujours aussi présent outre-Atlantique : si l'action de la série s'arrête avant le début des années 2010, la crise des opiacés est loin d'être terminée. En 2019, plus de 14 000 personnes sont mortes d'une overdose liée à un opiacé disponible sur prescription médicale aux Etats-Unis selon le National Center for Health Statistics. Une série de fiction donc mais qui fait réfléchir... et rend aussi un peu parano par moment.
On mate. Déjà, rien que pour le casting qui offre des prestations impressionnantes devant les caméras. Au-delà de cette (bonne) raison, Dopesick est une série qui débute en douceur mais dans laquelle on perçoit dès les premières minutes le potentiel dramatique. Pas forcément divertissante dans le premier sens du terme, elle vise à faire comprendre à tous les débuts d'une crise bien ancrée et à nous éduquer. Son sujet, bien que spécifique, reste universel et a de quoi nous rendre complètement paranos. Si vous êtes hypocondriaques sur les bords, cette série ne va quand même pas arranger votre état. Vous êtes prévenus !