Au début de la pandémie de coronavirus, 1 lettre, 1 sourire permettait d'écrire aux personnes âgées pour leur remonter le moral. A Rouen, une étudiante a elle aussi décidé de créer une association pour que des inconnus s'écrivent par lettres. Sauf que cette fois, cela concerne toutes les générations : les étudiants qui se sentent délaissés, les gens âgés qui souffrent de la solitude et toutes les autres personnes qui se sentent seules en cette période de Covid-19.
Lisa Machard (19 ans), étudiante en licence de Biologie, a en effet créé Les Lettres perdues. C'est simple, il s'agit d'une correspondance entre inconnus. Et toutes les lettres sont anonymes. Vous pouvez faire partie de l'aventure en allant sur le site Les Lettres perdues ou sur la page Facebook Les Lettres perdues. Le but ? Combattre la solitude ambiante donc, en racontant sa vie à quelqu'un que vous ne connaissez pas, en parlant de ce qui vous plaît, en échangeant quoi.
Interrogée par Paris Normandie à propos de son beau projet, Lisa Machard a détaillé le fonctionnement des Lettres perdues. Il existe une boîte aux lettres postales unique, où tout le monde peut poster ses lettres. C'est ensuite l'étudiante à l'origine de cette initiative qui distribue les mots aux autres membres de l'association.
Si Lisa Machard a eu cette bonne idée d'échange épistolaire, c'est parce qu'elle-même tient une correspondance avec une amie, mais aussi avec sa grand-mère maternelle. "J'ai aussi lu beaucoup de romans épistolaires, pas mal d'histoires d'amour" a-t-elle également déclaré au média.
"La lettre, c'est quelque chose de vivant, de libérateur. Plus que le SMS qui est éphémère" a-t-elle confié, "Cela permet de communiquer autrement, de connaître la vie d'une personne. Moi, je me sens plus en confiance pour évoquer des détails de ma vie avec quelqu'un que je ne connais pas. Je sais que je ne serais pas jugée".
Mais quoi écrire dans sa lettre à un(e) inconnu(e) ? "Mes amis n'osent pas encore se lancer. lls ont peur de ne pas savoir quoi raconter" a-t-elle avoué, avant de donner des idées de sujets : "J'évoquerais ma famille, mes études et la pression des partiels, mais aussi mes envies du moment et mes projets". En revanche, l'étudiante n'espère pas de relation naissante à distance grâce à cet correspondance, car "ce n'est pas un site de rencontres".