Rembobinons le film. Le 20 août 2023, suite à la victoire de l'Espagne lors de la Coupe du Monde de football féminine, Luis Rubiales, président de la fédération espagnole, a célébré la chose à sa manière en.. embrassant à pleine bouche l'attaquante Jenni Hermoso, sans son consentement. C'est ce que l'on appelle ainsi une agression sexuelle.
Depuis, ce baiser forcé fait couler beaucoup d'encre dans le pays et le reste du monde. Pour les spécialistes du monde sportif, les médias, les militantes féministes, c'est une certitude : Luis Rubiales doit démissionner. Une personne cependant conteste fortement : Luis Rubiales en personne. Lors d'une conférence de presse organisée le 25 août, il affirmait : "Je ne vais pas démissionner, je ne vais pas démissionner !", faisant fi des protestations.
Parmi ces protestations, on y retrouve les clameurs des milliers de manifestantes qui, en plein Madrid, se sont récemment mobilisées dans les rues pour exiger cette démission et dénoncer le machisme, indéniable malgré les mesures progressistes du gouvernement. Autre pièce dans la machine ? Même l'ONU, à travers son porte-parole, Stéphane Dujarric, a exprimé son mécontentement en invitant les autorités espagnoles à réagir...
Et le porte-parole des Nations Unies de dénoncer ce lundi 28 août : "Le sexisme persiste dans le sport... Est-ce si difficile de ne pas embrasser quelqu'un sur la bouche ? Nous espérons que les autorités espagnoles et le gouvernement espagnol pourront gérer cette affaire dans le respect des droits de toutes les sportives".
Même son de cloche du côté de la presse espagnole. Journaliste correspondant en Espagne, Mathieu de Taillac a pris le pouls du pays auprès des Cahiers du foot. Et il explique de but en blanc : "Dans un pays à la pointe du combat féministe comme l'Espagne, c'est à dire contre les violences sexuelles, contre les violences conjugales, et à ce niveau de responsabilité, il n'y a que Rubiales pour ignorer dans quel pays il habite !".
Réponse de l'intéressé ?
"Un bisou consenti me ferait partir ? Allons... Je vais lutter jusqu'au bout. C'était un baiser spontané, mutuel, euphorique, consenti. C'est la clé. Oui, c'était consenti. Je ne m'étais jamais comporté ainsi, l'émotion était grande. Le désir que je pouvais avoir en donnant ce baiser était le même que celui que je pouvais avoir en embrassant ma fille, il n'y avait pas de domination ici", a affirmé Luis Rubiales le 25 août dernier.
Un argumentaire qui ne convainc guère. Doux euphémisme. Une enquête préliminaire devrait être ouverte par la justice espagnole auprès du patron du foot pour "agression sexuelle".