Début janvier, M6 organisait une conférence de presse pour présenter la saison 6 revue et corrigée de Top Chef, diffusée à partir de ce lundi 26 janvier 2015. L'occasion pour Purebreak de participer à une table ronde avec deux des nouveaux jurés du concours de cuisine : Michel Sarran et Hélène Darroze, des chefs étoilés qui vont animer vos lundis soirs.
Pourquoi avoir dit "oui" à Top Chef ?
Michel Sarran : Moi, j'avais dit non. J'ai fait une émission sur France 5 qui s'appelait Cuisine sauvage. C'était sympa et après j'ai été sollicité par une autre chaîne. L'histoire a été un peu longue, ça m'a énervé, ça ne s'est pas fait... Je me suis posé des questions, je me suis dit, 'Pourquoi la télé ?' Comme Hélène, je ne connaissais pas les émissions de cuisine. C'est vrai qu'après le boulot, le soir, on se divertit très peu avec les émissions de cuisine. Donc j'avais une approche un peu négative, je me disais que ça devait être un peu de la télé-réalité. Du coup, quand ils m'ont appelé pour le casting, j'ai dit non. Mais ils ont insisté. J'ai passé le casting et j'étais persuadé que ça ne le ferait pas. Mais finalement... J'ai eu besoin d'être rassuré : j'ai toujours peur que la télé transforme, soit un prisme négatif. Les équipes de M6 et de Studio 89 ont été là pour nous rassurer.
Hélène Darroze : Ce qui m'a convaincu, c'est que dans ma vie, je voulais recentrer le discours sur la cuisine. Je voulais vraiment être dans l'action, dans la cuisine, parler de cuisine à travers de la transmission, à travers du savoir-faire, du partage avec les candidats, du partage avec les autres membres du jury. Je n'avais jamais vu Top Chef avant. Quand la production est venue me chercher, là j'ai commencé à regarder. Et quand on m'a dit que l'objectif était de reparler de cuisine à nouveau et que surtout qu'on me demandait d'être moi-même, ce sont les deux choses qui m'ont vraiment donné envie de dire "oui".
Ca veut dire quoi être vous-même ?
H.D : Ne pas jouer de rôle, vraiment parler avec mes émotions. J'ai raconté qui j'étais, j'ai raconté comment je cuisinais, j'ai raconté comment je transmettais à mes équipes. Et la production m'a dit qu'elle voulait exactement ça. Donc je n'avais pas de rôle à jouer. On me demande souvent, 'Ils t'ont demandé d'être la méchante ?'. On ne m'a jamais demandé ça et si on me l'avait demandé, je serais partie en courant !
Sur quels critères vous choisissiez les thèmes des épreuves ?
M. S : Les thèmes étaient choisis suite à des discussions avec la production, on essayait de toujours trouver des axes. Chaque membre du jury porte une émission à un moment ou à un autre et il y a toujours un lien avec l'histoire de ce juré. Il y a pas mal d'histoires à raconter qui permettent aussi de nous dévoiler.
H. D : On nous a tout de suite dit, 'Vous allez aussi participer, vous allez aussi travailler un peu'. On nous a demandé toute une série de sujets qui nous inspiraient, sur lesquels on avait envie de parler. Ils en ont choisi certains et d'autres pas.
Vous avez échangé avec les anciens membres du jury ?
H. D : Oui, avec Jean-François Piège.
M. S : Moi, j'ai échangé avec Christian Constant (présent dans la saison 6, ndlr). Il m'a simplement dit, 'Si tu peux le faire, fais-le, c'est une expérience formidable'. Puis quand j'ai dit oui, on s'est très vite retrouvé dans un univers à part, dans une espèce de bulle. Au bout d'un moment, on oubliait les 18 caméras, les 80 personnes et le bruit permanent. Ca a été une vie entre parenthèses pendant deux mois. C'est passé tellement vite, ça a été un vrai bonheur.
Comment se passe le casting pour un membre du jury ?
M. S : Je me suis retrouvé avec une candidate, une petite jeune qui n'était pas vraiment professionnelle. Et je l'ai faite pleurer. Une petite jeune toute tendre, en première année de CAP. Donc pas du tout dans la configuration de Top Chef. J'allais au casting à reculons, en expliquant que j'aimais bien qu'on me raconte des histoires, des recettes... Et quand je lui ai demandé l'histoire de son plat, elle m'a répondu, 'Je n'en ai pas'. Elle a fait son plat, elle manquait de métier et à un moment, j'ai vu qu'elle pleurait. J'étais un peu embêté, j'ai engueulé la chaîne. Puis après, ça s'est bien passé.
Qu'est ce que vous êtes venus chercher avec cette expérience de juré ?
H. D : Pour moi, c'était quelque chose de vraiment nouveau. J'avais fait beaucoup d'émissions de télé mais être à la fois juré et presque animatrice, c'était un nouveau métier. Mais j'ai pris beaucoup, beaucoup de plaisir. J'ai aimé ça.
Vous n'avez pas de regret d'avoir dit "oui" ?
M. S : Pas du tout ! Je n'ai aucun regret. J'ai vécu deux mois formidables, avec des rencontres extraordinaires. Avec Hélène, on a pris beaucoup de plaisir à se retrouver. Pareil avec Philippe, avec Jean-François mais aussi avec toute l'équipe. Puis on a partagé des moments forts avec les candidats.
H. D : C'était vraiment que du bonheur. Il n'y a rien à dire d'autre.
Comment vous avez vécu la première élimination ?
H. D : La première élimination a été plus facile à vivre que les dernières. Plus on connaît les candidats, plus on s'y attache. Et meilleurs ils sont. Donc ça devient plus difficile à tous les niveaux.
M. S : Mais on a jamais senti de colère ou d'incompréhension de leur part. Il y avait un grand respect mutuel. Il y avait une grande implication de notre part : on les conseillait, on les coachait. Donc c'était toujours bien pris.
Vous êtes déjà partants pour Top Chef 2016 ?
H. D : Pour l'instant, je n'y ai pas encore réfléchi. Mais certainement ! Par rapport aux deux mois qu'on a vécus, c'est certain. Mais après, il faut voir aussi ce que ça rend.
M. S : Puis il faudra surtout leur demander à eux !