Date : Mardi 9 avril 2024.
Lieu : La Cigale, à Paris.
Événement : Concert de Puggy à 20h30.
Excusez-moi, je vais entamer cet article par la phrase la plus nulle possible : j'aime bien la musique. Désolé maman, ce n'est pas encore cette année que je remporterai le Prix Pulitzer. Mais j'entends par là que j'aime bien écouter de la musique sans pour autant en faire un élément crucial de ma vie.
Au contraire, je suis plutôt du genre à toujours écouter les mêmes groupes depuis des années (Bring Me The Horizon, Panic! At the Disco, Escape the Fate, 3oh!3, My Chemical Romance) et, à l'occasion, quand vraiment mes oreilles réclament ENFIN un peu de nouveautés, à regarder ce qui se fait autour pour ajouter de nouveaux artistes à ma playlist (Palaye Royale, Falling in Reverse, NF, Barns Courtney).
Malgré tout, je reste très souvent dans ma zone de confort et je suis ne suis pas un très gros aventurier musical. En réalité, je mets principalement de la musique pour couper le bruit des voitures dans la rue ou pour éviter de m'entendre respirer durant mes sessions de running. Ou alors pour danser comme un débile quand je fais des crêpes (morceaux parfaits pour ça : 50 Ways to Say Goodbye de Train et Bling-Bang-Bang-Born de Creepy Nuts entendu dans l'anime Mashle).
Aussi, quand ma cousine m'a proposé d'assister au concert de Puggy à Paris, j'ai logiquement été tenté de répondre "non merci, je vais plutôt me mater une série Netflix que j'aurai oubliée demain". Après tout, je ne connaissais absolument rien de Puggy, si ce n'est - grâce à ma cousine, qu'il s'agissait d'un groupe belge et qu'une de leur chanson aurait été utilisée dans des pubs. Et puis finalement, je ne sais pas pourquoi (j'avais plus de M&Ms à grignoter devant la série), j'ai accepté l'invitation. Et vous savez quoi ? C'était probablement la meilleure décision de ce début d'année.
Pour tout vous dire, c'est étrange de venir à un concert quand vous n'avez absolument aucune idée de ce à quoi vous allez assister. Car oui, quitte à aller voir un groupe que je ne connaissais pas, je m'étais refusé de me renseigner sur lui afin d'avoir une vraie surprise le soir venu. C'est donc étrange comme façon de faire (on ressent un léger sentiment d'illégitimité à être ici entouré de tous les fans), mais c'est également jouissif. À travers ça, on vit l'expérience d'une tout autre manière.
Quoi de plus plaisant que de découvrir des morceaux joués en direct par le groupe, dans l'état le plus pur et brut possible ? Il n'y a pas meilleure façon pour en percevoir les forces et comprendre dans le même temps la puissance des artistes derrière qui, ne pouvant plus tricher avec la technologie, se révèlent le plus sincère sur scène. N'avoir aucune attente sur un événement permet de mieux en savourer chaque instant. Et c'est peu dire que j'ai été servi en matière de jolies surprises.
Malgré un cadre intimiste (petite salle, pas de décors ou de mise en scène grandiose), le groupe - composé de Matthew Irons (chant), Romain Descampe (bassiste) et Egil "Ziggy" Franzén (batteur), a fait preuve d'une générosité parfaite, alternant prises de parole et vrais moments de performances sur scène en jouant avec le public. C'est à ça qu'on reconnait un groupe passionné et, malheureusement, ce n'est pas toujours le cas quand certains se contentent d'enchaîner les titres sans aucun partage...
Surtout, avoir un point de vue externe à un tel événement m'a permis de découvrir les gros hits du groupe et de me prendre un shot de frissons en voyant les fans se déchaîner dessus. L'émotion était parfois décuplée puisque, en plus de kiffer de mon côté, je prenais un véritable plaisir à voir le public vibrer et vivre sa meilleure vie. Et là où j'avais peur de me sentir exclu de la fête, j'ai finalement vécu un lâcher-prise réjouissant en me sentant invité à les rejoindre.
Quel plaisir, encore une fois, d'être libéré des attentes et espoirs (est-ce que le groupe chantera telle ou telle chanson ? Est-ce que le live sera aussi bien que la version album ? Est-ce que je verrai bien le show de ma place ?). Pour une fois, je n'avais qu'un objectif en entrant dans la salle : écouter (et peut-être kiffer). Et je me suis clairement fait plaisir.
Je suis arrivé les mains dans les poches, je suis reparti les bras en l'air. Magique !