K'Maro revient en février avec un nouvel album 01-10. Le rappeur qui nous avait fait danser sur le tube Femme like U sort son album en février 2010.
Il nous en parle lors d'une interview. Adobuzz s'est rendu chez Universal à Paris. De passage sur la capitale pour une promo éclair de 3 jours, K'Maro à bientôt 30 ans, nous parle avec beaucoup de maturité et de recul.
Crédit photo: Mercury
1. Tu sors un nouvel album après 2 ans d'absence. Qu'as-tu fait pendant cette période d'absence ?
J'ai pris un peu de recul sur tout ce que qui s'était passé pendant ces 5 dernières années en France à travers mes nombreux voyages et ce que j'avais appris. J'ai pris du recul par rapport à K-Maro lui-même en tant qu'artiste.
J'ai du m'occuper de ma boite de production (K.PHONE.INC) et des artistes que je produis qui ont besoin de moi. J'ai pris le temps de m'occuper de mon label, du dernier album de Shy'm, de restructurer un peu le business pour faire face à la crise.
Combiner le rôle de producteur et d'artiste n'est pas évident, d'où le fait que j'ai mis plus de temps à sortir mon album. En fait, j'avais aussi besoin de m'occuper un peu de moi et de mes artistes pour revenir plus fort.
2. Comment as-tu vécu en général les critiques sur ton travail et tes albums ?
Ca dépend … Je pense qu'il faut toujours aller au bout de ses ambitions. Je suis plus mature aujourd'hui, donc je ne fie moins à ce que les gens pensent de moi pour avancer dans ma carrière. Depuis que je suis petit, mes influences n'ont jamais été que Hip Hop ou Rap. J'ai toujours bafoué les règles du Hip Hop et c'est ça qui crée le litige.
En plus d'avoir ce clash culturel entre ma culture américaine et ma culture française. Après j'ai senti qu'il y avait beaucoup de jeux là dedans, de provocation. Il y a des années où je faisais des trucs, ça soulevait souvent l'indignation. Du coup j'ai continué à le faire et j'en ai remis sur le feu.
Après en général, je pense que quand on reçoit des critiques constructives, on peut s'améliorer. Mais il y a souvent des critiques de jalousie, banale; et là faut savoir faire la part des choses. Aujourd'hui, j'ai passé le stade de me faire chipoter par tout et n'importe quoi. Si tu te fies toujours à ce que les autres pensent de ton travail, c'est simple, t'avances pas !
3. Parle-nous de ton nouvel album. 01.10
- Déjà un nouvel single est sorti "Music". Quels sont été les premiers échos ?
J'ai eu des supers retours pour l'instant. La plupart du temps sur le net. Les gens sont agréablement surpris. J'ai sorti un son plus électro, j'ai varié mon style. J'ai voulu changer du tout au tout dans ce nouvel album, faire des nouveaux trucs avec une approche différente. C'est un titre entraînant, dancefloor. J'ai essayé d'être créatif musicalement et visuellement. Ca reste quelque chose que tout le monde peut écouter.
-Pourquoi avoir choisi comme titre d'album 01.10 ?
Dans la préparation de l'album, on s'est amusé à transformer des sons, à utiliser à chaque fois le processus informatique. Du coup, dans mon projet, j'avais toujours en tête cette idée de code binaire avec des 0 des 1…
Ca m'a orienté vers le choix du nom de l'album. J'ai aussi ma date d'anniversaire en janvier (01), donc c'est aussi un clin d'œil personnel. D'ailleurs dans l'album, tous les titres sont marqués avec des codes informatiques.
- A quoi vont ressembler les prochains titres? Quels seront les thèmes en général ?
J'ai voulu montrer l'exemple de la réussite et de la motivation. Ma réalité est devenue un peu plus sobre. J'avais moins envie de provoquer mais faire le bilan de ces 2 dernières années. Les thèmes sont arrivés en écoutant les sons.
Je pense à ceux qui veulent réussir tous ce qu'ils entreprennent. Même dans les projets les plus simples, j'aime voir quelqu'un qui va au bout de ses idées. Plus je vieillis, plus je muris dans mon expérience. J'essaye de me servir de ma réussite comme d'exemple.
Dans l'album, je parle souvent des thèmes de la tendance, de la mode, de l'électronique, et de l'industrie la musique qui perd actuellement ses lettres de noblesse.
!afi!
4. De quelles influences musicales ou personnelles t'es tu inspiré ?
Dans le musical, je me suis inspiré de pleins de styles différents. Ca va de Daft Punk, Kanye West, les Black Eyes Peas, Muse ou encore Empire of the Sun. J'ai voulu mêlé le rétro à l'électro. Il y a plus de mélodie dans l'album et plusieurs styles qui s'allient.
C'est un nouveau style, c'est un son hybride entre le courant électro et les influences urbaines. Il y a plus de chants. J'ai essayé de m'aventurer un peu plus loin dans les mélodies. La raison qui m'a poussé à venir avec un nouvel album est la découverte d'un son que je n'avais pas fait auparavant.
En gros, c'est la formule musicale et les thèmes qui ont changé dans mon inspiration. Je compose des mélodies et on essaye de reformuler le thème que j'ai en tête. Mais le musical à souvent pris le dessus. C'est ce qui s'est passé dans Electric, le premier teaser que j'ai sorti en mai.
Dans mes expériences personnelles, j'ai puisé mes idées grâce à mes voyages. Je suis amené à beaucoup voyager de par mon métier et le business. Je passe mon temps entre New York, Montréal et Paris, si bien que je me sens parfois comme un nomade.
Résultat j'ai l'impression d'avoir plusieurs nationalités à la fois. Je me sers donc de ces plusieurs cultures dans mon inspiration.
5. Tu as aussi le rôle de producteur de l'album avec ton label. Comment gères-tu ces différents rôles d'artiste et de producteur à la fois ?
Ca n'a rien d'évident de combiner les deux. Je compte beaucoup sur mon entourage pour me soutenir. C'est très important d'être bien entouré, et dans son travail aussi. Quand on délègue du travail à des gens, il faut faire en sorte que ce soit bien fait.
Après, je pense qu'il n'y a pas de secret. Il faut être passionné parce qu'on fait. Je prends l'exemple du sport : un sportif qui se lève chaque matin dans le but de remporter une compétition. Ici c'est la même chose. Si tu te lèves tous les matins, sans te sentir passionné, ça sert à rien de faire ce métier. Car c'est la passion qui te pousse à des sommets.
Parallèlement, j'aime vraiment aider les jeunes talents dans leur carrière d'artiste et défendre les intérêts des autres personnes. Ca me motive aussi à pouvoir gérer les deux.
6. Faire de la musique, est ce le moyen de faire passer des messages ?
Oui mais sûrement moins que certains artistes. Je ne considère pas mon album comme revendicateur. Le groove de mes chansons est tout aussi important que ce que je dis dedans.
7. Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui souhaite se lancer dans le rap ou la musique en général ?
Il faut déjà être sûr que ce soit une réelle passion, que ce soit la passion qui t'habille au moment où tu te lèves. D'autant plus maintenant car ça n'est pas évident d'être artiste avec la crise.
Se lancer s'est bien, mais il faut aussi être bien conseillé. Il y a tellement de jeunes qui rêvent de faire ce métier. Mais parce qu'ils sont été mal conseillés, se retrouvent dans un rêve qui tourne rapidement au cauchemar.
8. Pour terminer cette interview. Un petit mot pour les internautes d'Adobuzz.
J'ai hâte que les fans puissent écouter l'album et d'avoir leurs retours, qu'ils me suivent et me découvrent sur ce nouveau délire musical que je fais. J'espère que ça leur plaira !