Purebreak : Il y a quatre ans, tu as déjà tenté de faire l'aventure The Voice, mais ça n'a pas fonctionné. Comment ça se fait ?
Laura Corini : Ça n'a pas fonctionné parce que je n'avais pas la maturité scénique et au niveau de l'âge pour arriver à un bon stade dans The Voice.
Et cette année, est-ce la production qui t'a recontactée ou t'es-tu inscrite aux auditions de toi-même ?
On m'a recontactée en avril dernier. Ils avaient toujours mon numéro de téléphone, mais ils ont vu ce que je faisais avec mon groupe de rap et ça les a intéressés. En quatre ans, j'ai eu le temps de trouver mon propre style et ça m'a aidée.
As-tu hésité avant d'accepter ?
Avant cette année, j'avais déjà été recontactée, mais je préférais me consacrer à mes études. Je voulais vraiment m'assurer un bagage scolaire au cas-où si ma carrière dans la musique ne fonctionnait pas. Et l'année dernière, quand j'ai fini mes études, je me suis dit que c'était maintenant ou jamais.
Avais-tu quelques appréhensions avant de te lancer dans l'aventure The Voice ?
J'ai un peu vécu les étapes au jour le jour. Je ne me projetais pas car il y a tellement de pré-selections dès l'instant où on passe à Paris. J'attendais d'être validée à chaque pré-sélection. Je me suis seulement dit 'ça y est, c'est bon' au moment où je me suis retrouvée derrière la porte des auditions à l'aveugle.
A l'âge de 6 ans, tu as demandé à tes parents de prendre des cours de chant, comment t'es venue cette passion pour la musique ?
Je ne suis pas vraiment issue d'une famille mélomane. Par contre, au lieu de regarder des Disney, je regardais des comédies musicales étant petite. Je me mettais à chanter et à faire des chorégraphies. Ma mère s'est dit qu'il y avait peut-être quelque chose à faire. J'ai donc pris des cours particulier et j'ai ensuite intégré une école de musique. Ça m'a jamais lâchée.
Tu as aujourd'hui un style très urbain. A partir de quel moment t'es-tu dit que le rap était plus ton univers ?
Ça fait trois ans que je fais du rap. J'étais à l'école de musique pendant une dizaine d'années et ce qui est très bien là-bas, c'est qu'ils t'apprennent à chanter plein de styles. Tu es à chaque fois dans des groupes où tu peux faire de la pop ou encore de la soul. Le seul petit inconvénient est que tu ne sais pas toujours dans quel univers tu es le mieux. J'ai eu du mal à me trouver et en terminant l'école de musique, un groupe de rap m'a appelée pour poser un petit refrain. Je ne suis finalement jamais partie de ce groupe et un jour, j'aimais bien tout ce qui était le style de musique où ça débutait. Je me suis dit que j'allais tester et le jour où je le fais, j'ai eu un très bon retour du public et de la part de mes proches.
Ton but dans The Voice est-il de prouver qu'on peut aller loin dans l'aventure avec univers différent des autres ?
Mon but premier était de gagner, mais dans mon esprit, je ne me voyais pas gagner parce qu'un avec un style comme ça, c'est difficile d'aller jusqu'au bout. Je voulais rester fidèle à moi-même et à mon style. Après, l'avantage que j'ai est que je suis chanteuse et que je sais rapper. Je sais donc m'adapter.
Quelles sont tes influences dans ce registre ?
Lauryn Hill, Seilah Sue et Jessie J.
Tu as un look très différent de ce que tu proposes, est-ce que l'effet de surprise peut jouer en ta faveur ?
Je ne sais pas si ça peut jouer en ma faveur, mais lors des auditions à l'aveugle, l'effet de surprise était là. Après, je suis réellement comme ça donc je pars du principe où il faut rester soi-même.
Tu as choisi Mika comme coach, pour quelle raison ?
Avant de venir, j'avais déjà Mika en tête. J'adore l'artiste, mais je l'ai aussi choisi pour le côté international pour les choix musicaux. C'est un grand monsieur de la pop internationale.
Zazie et Pascal Obispo ne se sont pas retournés, mais si ça avait été le cas, auraient-ils eu une chance de te voir dans leur équipe ?
J'aurais énormément appris de Zazie, Pascal Obispo, mais aussi de Florent Pagny qui s'est retourné. J'ai beaucoup hésité même si j'avais déjà Mika en tête. J'étais mitigée parce que Florent Pagny est un monstre de la chanson française. Il aurait pu m'apprendre énormément.
Après les auditions à l'aveugle, tu as repris du 2Pac lors de l'audition finale. Était-ce important pour toi ?
C'était super important de reprendre un emblème du rap américain comme lui et de reprendre sa chanson à ma manière.
Que penses-tu de la nouvelle règle de l'audition finale ?
Cette nouvelle règle permet beaucoup de choses. On a cette chance d'avoir un dernier moment unique où on est seul sur scène, un mini prime. Ça nous laisse toutes nos chances pour s'exprimer encore une fois.
Comment gère-t-on la pression quand on se retrouve en compétition avec des talents qu'on apprécie ?
Ce n'est pas difficile à gérer car pour moi il n'y avait pas vraiment de compétition. C'était plus de l'amitié qu'autre chose, peu importe la personne retenue. Le but est la prestation donc je ne peux m'en prendre qu'à moi si je n'ai pas été prise. On est vraiment des talents uniques, chacun dans un style différent.
As-tu déjà repéré un potentiel gagnant ?
Je suis fan de Karolyne, Maelle m'a époustouflée la semaine dernière , Abel parce que je pense que c'est un showman et j'ai bien aimé les JAT. Je les suis depuis longtemps, c'était fou de me retrouver sur le même plateau qu'elle.
On sait que les réseaux sociaux sont importants aujourd'hui. Regardes-tu ce que les gens pensent de toi ?
Oui, j'ai regardé le jour-même et le lendemain de ma prestation. Je venais de m'inscrire sur Twitter parce que je suis pas vraiment à l'aise avec le réseau social. Il y a de tout, des gens gentils, des gens méchants, des gens qui vont apporter des critiques constructives et d'autres un peu moins.
Comment gères-tu les critiques ?
Si la critique est constructive, ça me fait avancer. Après, si c'est pour me dire des méchancetés, je regarde, mais ce n'est pas grave.
La notoriété te fait-elle peur ?
Ca ne me fait pas peur, c'est surprenant. Les auditions à l'aveugle ont été tournées en novembre dernier, j'ai donc eu le temps d'accuser le coup. Mais quand il y a eu la diffusion le samedi, je suis arrivée au travail le lundi comme d'habitude sauf que le regard des gens avait changé.
Comment vois-tu ton après The Voice ?
Il va commencer par de nouveaux projets, mais je vais aussi me mettre encore plus dans la musique comme peaufiner tout ce que je suis en train de préparer en ce moment.
Serais-tu prête à quitter ton métier pour te consacrer qu'au chant ?
Qui ne voudrait pas vivre de sa passion. J'ai la chance d'avoir une équipe qui m'accompagne énormément dans tous mes projets, mais si demain, la musique prend énormément de place, je le ferais, quitter mon travail.
Avec quels artistes rêves-tu de collaborer ?
J'ai été en contact avec Black M. S'il y a une possibilité de feat avec des rappeurs français, avec grand plaisir.
Comment t'a contactée Black M ?
Il regardait The Voice. Il a pris une Insta story de ma prestation et un ami à moi me l'a envoyée. On a ensuite parlé et il m'a dit qu'il était étonné parce qu'il m'attendait au tournant sur ce que j'allais proposer. Il m'a ensuite dit que je l'ai très bien fait comme c'est assez difficile de prendre du Lauryn Hill. C'est là où on voit que The Voice nous offre des possibilités qu'on n'aurait sûrement jamais pu avoir.
As-tu déjà des projets comme un EP, un album, un single ?
Je suis en train de travailler sur une cover et je suis en train de voir pour faire un EP. J'aimerais arrêter de faire des reprises et commencer à composer mes propres morceaux.
Propos recueillis par Lola Maroni. Contenu exclusif. Ne pas reproduire sans citer PureBreak.com.