La série est encore numéro 1 dans le top 10 des shows Netflix les plus vus en France. Le Jeu de la dame, The Queen's Gambit en VO, raconte le parcours de Beth Harmon (incarnée par Anya Taylor-Joy), une joueuse d'échecs hors pair. Une série en partie basée sur une histoire vraie. Mais les scènes d'échecs sont-elles réalistes ? Car souvent, ce n'est pas le cas dans les films et les séries sur les échecs. Dan Lucas, l'un des hauts responsables de la Fédération américaine des échecs a fait une liste d'erreurs habituelles, comme l'a rappelé le New York Times. Comme par exemple le manque d'une case blanche dans le coin droit, les rois et les reines qui sont parfois inversés sur les cases de départ, les acteurs qui ne savent pas comment déplacer les pièces... Des experts ont répondu à la question pour le New York Times.
Déjà, le journal a tenu à préciser que les créateurs du Jeu de la dame ont collaboré avec deux consultants : Garry Kasparov (ancien champion du monde d'échecs) et Bruce Pandolfini (un entraîneur d'échecs bien connu de New York). Pandolfini a même joué un petit rôle dans la série Netflix, celui d'un directeur de tournoi dans le Kentucky. Et cela se voit, comme l'a assuré le média US, parce qu'il n'y a pas ce genre d'erreurs.
En plus, les acteurs ont été formés en amont du tournage. Anya Taylor-Joy ne savait même pas jouer aux échecs avant d'interpréter Beth ! Mais cela ne se voit pas. Elle déplace les pièces du jeu comme une pro, avec des mouvements rapides mais fluides.
Non seulement les parties d'échecs sont réalistes, mais en plus certaines d'entre elles sont inspirées de parties d'échecs ayant vraiment existé dans la vraie vie. C'est notamment le cas de la scène où Beth Harmon (Anya Taylor-Joy) bat Harry Beltik (Harry Melling) pour le titre d'État du Kentucky. Les coups de cette partie sont basés sur ceux d'une partie qui s'était déroulée à Riga, en Lettonie, en 1955. Idem au moment où Beth bat Benny Watts (Thomas Brodie-Sangster) dans la dernière partie d'échecs de vitesse, basée sur une partie qui s'est passée à l'Opéra de Paris en 1858. Pareil avec la séquence contre le champion russe Vasily Borgov (Marcin Dorocinski) dans le season finale, elle a été jouée à Bienne en Suisse, en 1993.
Le New York Times a cependant relevé deux erreurs dans les parties d'échecs qui se jouent dans la série : la vitesse des tournois et les dialogues pendant les parties. Au rythme auquel jouent Beth et ses concurrents, réfléchissant en seulement quelques secondes avant de déplacer une pièce, les parties se finissent en quelques minutes à peine. Hors, dans la réalité, chaque joueur à deux heures pour faire 40 coups (ce qui est d'ailleurs évoqué dans la série par un directeur de tournoi). Les créateurs semblent donc au courant, mais ont préféré rythmer davantage les parties fictives, sans doute pour éviter aux téléspectateurs de s'ennuyer.
L'autre erreur repérée par les experts dans Le Jeu de la dame, qui pourrait avoir une saison 2, c'est le fait que les adversaires se parlent pendant les tournois. Dans l'épisode 2, Beth s'adresse à Harry pour jubiler et dans l'épisode 4 l'héroïne parle aussi avec un jeune prodige russe à Mexico contre lequel elle joue. Dans la vraie vie, les joueurs d'échecs ne se parlent pas pendant les parties car cela est vu comme impoli mais c'est surtout contraire aux règles du jeu. La seule exception à cet interdit ? Parler pour proposer un match nul, en acceptant ainsi que le match se termine par une égalité. Les scénaristes ont sans doute ajouté ces courtes séquences pour pimenter le drama autour des parties, mais cela n'aurait pas pu se passer dans la réalité.