Après ses pleurs sur le plateau du Grand 8 et son altercation avec son beau-frère Karl Zéro, la chef de file des "anti", Frigide Barjot, a retouvé le sourire. Le gouvernement est enfin prêt à l'écouter. Mardi 16 avril, les organisateurs de la "Manif pour tous" ont rencontré le ministre de l'Intérieur Manuel Valls. Le but ? Fixer le cadre des prochaines manifestations. Les "anti" devront désormais suivre une "charte de comportement".
C'est une première. Le gouvernement a accepté de recevoir les organisateurs de la "Manif pour tous" qui milite contre le mariage gay. Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, les a reçu mardi après-midi afin d'évoquer les questions de sécurité et d'organisation des manifestations "anti" et d'éviter les débordements de la mobilisation du 24 mars. La rencontre a abouti à une "charte de comportement" pour éviter les actes de violences "contre les biens et les personnes".
"Le ministre de l'Intérieur ne fait aucun amalgame entre ceux qui expriment une opinion, leur désaccord avec le mariage pour tous, et les groupes radicaux d'extrême droite, qui cherchent à déstabiliser les institutions" explique le Ministère dans un communiqué. Il en a profité pour rappeler les responsabilités qui incombent aux organisateurs, en ce qui concerne l'organisation et la déclaration préalable en mairie ou préfecture.
Le ministre a également dénoncé les "comportements inacceptables", qui doivent être "condamnés par tous", faisant ainsi référence aux actes de violence homophobes, dont a notamment été victime Wilfred de Bruijn. Il avait d'ailleurs posté sur Facebook une photo de ses paupières et lèvres tuméfiées afin de montrer le "visage de l'homophobie".
Cette rencontre au Ministère a enjoué, Frigide Barjot, chef de file de la "Manif pour tous". Elle s'est dite "satisfaite" que Manuel Valls ait "ouvert le dialogue" après "avoir pris la mesure du mouvement". La porte-parole a annoncé qu'elle condamnerait "tous ceux qui iront contre cette charte", selon une journaliste de L'Express sur Twitter (@LilieSaulnier). "Nous ne lâcherons rien, dans la légalité et le pacifisme" a-t-elle ajouté, avant de préciser que la "Manif pour tous" se réunira "tous les jours à 19h" devant l'Assemblée nationale "pendant la durée des débats". Le projet de loi, voté par le Sénat vendredi, repasse entre les mains des députés dès aujourd'hui.