Qu'est ce qui t'a plu dans le projet Prière d'enquêter pour accepter le rôle de Clément ?
Mathieu Spinosi : Durant le tournage, le scénario change et évolue. L'expérience a changé ce que j'ai pensé du projet au début. D'abord, il y a le personnage qui m'a plu tout de suite. Au départ, j'avais dit non pour le rôle parce que je n'avais pas le temps de le faire, mais ils m'ont rappelé et c'est à ce moment-là que j'ai su que c'était pour jouer un moine novice. Ça m'a tout de suite intéressé et j'ai su que c'était aussi pour jouer avec Sabrina. Ce sont les deux premières choses qui m'ont plu. Il y a beaucoup de choses à dire sur Clément. De manière générale, j'adore les personnages qui me font partir loin dans tous les sens du termes. C'était super intéressant de jouer Clément, c'était une sensation super douce. Il est atypique, on n'a pas l'habitude de croiser ce genre de personnes.
Dirais-tu que ton personnage te ressemble ?
On a forcément toujours des liens avec nos personnages, le but est de mettre les curseurs sur comment on se reconnaît en eux. J'ai des rapports avec Clément, mais il a une plus grande sagesse que moi.
Comment s'est passée ta rencontre avec Sabrina Ouazani ?
Au début, on apprend à jouer ensemble, à danser ensemble, à faire de la musique ensemble. Nos deux personnages sont très différents, ils ont une énergie différente. Il fallait se mettre au diapason et on a su le faire vite. Sabrina aime jouer et ça se ressent. Moi je suis violoniste au départ et Sabrina joue la comédie comme de la musique. C'est important pour elle, ça ne peut que être bien. J'ai adoré jouer avec elle.
C'est une actrice avec qui tu avais envie de jouer depuis longtemps ?
C'est une actrice que j'aimais. Je ne la connaissais pas. J'aime bien comment elle joue et les choix qu'elle fait. Ça m'a tout de suite interpellé le fait qu'elle soit au casting, mais si je n'avais pas aimé le scénario, je n'aurais pas accepté le scénario. Sabrina était un gage de qualité pour moi.
Que va apporter Clément au personnage de Sabrina Ouazani ?
Ils sont similaires. Ils vont s'apporter mutuellement des choses. Elle va lui ramener du corps en le faisant exister dans le monde extérieur et lui va lui ramener de l'apaisement. Ils se complètent vraiment. Au début, tout les sépare. Ce n'est pas forcément gagné entre eux. Elie arrive comme une tempête dans le monastère, elle est athée et le revendique. Déjà, c'est particulier de voir une femme là-bas. Elle est sans filtre, elle est vraie et elle impose le respect. Elle n'a pas peur de ne pas plaire, c'est ce qu'il plaît à Clément. Il a comme l'intuition qui va lui apporter des réponses. Elle va s'intéresser à lui.
Comment as-tu vécu ce tournage par rapport à tes précédents ?
Les tournages sont tous différents, c'est une aventure différente à chaque fois. Ce film est totalement différent de Guyane, c'est l'opposé. J'ai adoré ce tournage, on était dans des endroits merveilleux. L'équipe était trop bien. D'ailleurs, c'était une équipe assez féminine, c'était assez agréable. De tourner dans une abbaye apportait du silence, il y avait une ambiance particulière que j'ai adoré. On a beaucoup rigolé, on a vécu des beaux moments avec les acteurs et Sabrina. Je l'adore, elle est géniale comme actrice et généreuse. Elle est d'une grande profondeur, j'ai appris à la connaître. On avait nos délires, notre carnet des points. On comptait les bons et les mauvais points. Dès que quelqu'un se trompait dans son texte, on lui donnait un mauvais point. C'est toujours des moments hors du temps quand on tourne là où on habite. On est parti tous dans le Sud pendant un mois. On a aussi vécu des belles scènes. C'était top.
Quels sont tes futurs projets ?
J'ai tourné un biopic sur Simone Veil réalisé par Olivier Dahan. Je joue Antoine Veil, son mari. Comme c'est un film sur toute sa vie, on est deux Antoine. J'étais très fier de pouvoir interpréter ce rôle, c'était un homme incroyable qui a aidé Simone. C'était une très belle expérience. Et là en ce moment, je joue du violon. On va faire un opéra de Vivaldi, Judith triomphante, au théâtre des Champs Elysées.