C'est le 22 décembre 2021 que la vidéaste et influenceuse Maëva Frossard - plus connue sous le pseudonyme Mava Chou sur YouTube, a mis fin à ses jours, laissant derrière elle ses 4 enfants et son compagnon. Un véritable drame qui a bouleversé les internautes, d'autant plus que celui-ci est directement lié au cyberharcèlement dont elle était la cible depuis plusieurs mois.
Un cyberharcèlement mortel qui a obligé la justice à ouvrir une enquête pour "harcèlement moral qui a poussé au suicide", et dont elle s'était plainte auprès de l'émission Sept à Huit (TF1) le 7 décembre 2021. Alors que les journalistes souhaitaient réaliser un reportage centré sur les chaînes YouTube familiales censé être diffusé un peu plus tard, Mava Chou n'avait pas hésité à faire part de sa détresse face aux horreurs dont elle était victime. Suite à la disparition de la jeune mère de famille, le reportage a été mis de côté mais les proches de Maëva ont tout de même accepté de voir son témoignage être diffusé afin d'alerter le grand public.
Et pour cause, les propos de Mava Chou font froid dans le dos tant ils lèvent le voile sur une situation aussi dramatique qu'inquiétante. Assise devant son écran d'ordinateur et après avoir lu les nombreuses menaces et insultes qu'elle recevait au quotidien, parfois jusqu'à mille par jour, la vidéaste révélait : "C'est une vague incontrôlable, qui est finalement indélébile. Internet, c'est indélébile. Ça ne s'effacera pas ces commentaires. Quand on tapera mon nom d'influenceuse ou mon nom tout court, on pourra toujours retrouver ça. C'est dégueulasse, j'ai pas d'autre mot, je suis désolée."
Une situation rapidement devenue invivable pour l'influenceuse qui confessait à l'équipe de Sept à Huit avoir déjà été au bord du précipice ces derniers mois, "J'ai été mise sous anti-dépresseur, j'en suis venue à vouloir cesser de vivre. J'ai fait des tentatives. On abandonne en fait. Si je suis un monstre, alors je m'en vais. Si tout le monde pense que c'est ça, alors je m'en vais. On s'en sort pas, il n'y a pas d'issue. On essaie d'appeler à l'aide, on porte plainte, mais tout le monde s'en fout."
L'origine d'un tel harcèlement ? La séparation avec son ex-mari, Adrien (Adri Chou), également influenceur à la tête d'une petite communauté (40 000 abonnés YouTube, 7,5K abonnés Twitch), qui a entrainé une petite guerre par écrans interposés où chacun réglait ses comptes avec l'autre en story sur Instagram ou en vidéos sur YouTube, jusqu'au jour où Adrien a accusé Maëva de maltraiter leurs enfants.
Des accusations graves et sans fondement qui ont alors motivé les fans du jeune homme, jamais le dernier à en rajouter une couche lors de ses lives sur Twitch, à harceler Mava Chou en l'insultant et en allant jusqu'à imaginer d'horribles montages d'elle dans un cercueil et à lancer de fausses rumeurs de pédophilie au sein de son nouveau couple.
"C'est affreux d'être accusée de ça, et de ne rien pouvoir dire. On essaye de se dire 'je vais l'ignorer', c'est la meilleure des réponses. Mais ignorer pour certaines personnes, c'est valider. 'Elle ne dit rien donc c'est vrai'", déplorait-elle devant les journalistes face aux mensonges d'Adrien. Un quotidien devenu infernal pour Maëva, qui tenait à rappeler : "Tout ce qu'il dit c'est faux. Pourquoi mes enfants sont chez moi aujourd'hui ? A temps plein ? Il a abandonné la garde du jour au lendemain sans décision, sans rien. Tout simplement parce que suite aux enquêtes, suite aux vérifications de la juge, tout s'est avéré faux."
Entre mars 2020 et décembre 2021, Maëva avait déposé 5 plaintes contre son ex-conjoint, qu'elle accusait de galvaniser son public pour aller la harceler, mais aucune d'entre elles n'avait abouti. Face caméra en décembre dernier, elle espérait tout de même que la situation évoluerait enfin positivement dans son sens, "Ces personnes [les internautes] se sont peut-être fait avoir [par Adrien], elles l'ont cru. Il n'y a pas de loi contre ça. Comment on peut ne pas se mettre à la place des gens ? Comment on peut participer à ça ? Moi j'aimerais qu'il y ait un exemple et que ce soit mon ex-mari. Comme ça, tous ceux qui gravitent autour se diront, 'Okay, on avait dépassé les limites'. J'aimerais une prise de conscience".
Interrogé par les journalistes de Sept à Huit, Adrien - qui s'était déjà défendu à l'occasion d'une vidéo YouTube, n'a pas souhaité accorder d'interview mais a tout de même répondu ceci : "J'ai dénoncé des choses mais je n'ai pas harcelé. Ca fait deux ans que je me défends. (...) que je me fais harceler, menacer de mort. J'ai des preuves aussi. Madame Frossard aussi elle balançait des infos à ses abonnés pour menacer. On a été pris tous les deux dans une tourmente des réseaux sociaux. On a perdu le contrôle de ce qu'il s'est passé évidemment. Mais tous les deux on s'est attaqués sur les réseaux sociaux depuis le début. C'est elle qui a commencé, et moi j'ai répliqué".