"Il est petit, il est gentil, il a bouffé Léo Messi..." Pas la peine d'en dire plus : vous connaissez tous N'Golo Kanté ! Très discret et timide comparé à ses coéquipiers, le milieu défensif de Chelsea n'en est pas mois le chouchou des Français. Si ses performances sur le terrain forcent l'admiration, son humilité impressionne, à tel point qu'il s'est vu dédier 9 pages dans France Football. Alors que nos confrères accumulent les citations et les anecdotes, le portrait dressé du footballeur ne fait que renforcer l'admiration que l'on peut avoir pour lui et, pour certains, l'envie de se faire tatouer son portrait.
On apprend ainsi que, en plus d'attendre le taxi au bord de la route en revenant de l'Elysée ou d'accepter de dîner chez des fans londoniens, on peut le croiser en trottinette pour aller chercher sa nièce à l'école : "Il passe souvent à Rueil, comme ça, à l'improviste, incognito, vite fait. Tu peux très bien le voir aller chercher sa nièce à l'école en trottinette", a confié Cyril Martin, un proche. De même, il peut débarquer à la fête de l'école de sa petite soeur ou encore aller chercher un ami à la mairie pour aller au Carrefour City acheter une salade et manger ensemble. La définition de l'homme simple. Cette anecdote racontée que Piotr Wojtyna, son premier coach, ne fait que confirmer : "Il a été en retard pour une convocation à un match une seule fois. J'ai appelé sa soeur et N'Golo aidait sa mère à faire les courses au marché... Il sait qu'il est unique, mais ça ne le change pas...".
"Dans son esprit, le plus important n'est pas d'être un bon footballeur, mais d'être un homme bon, explique Alaeddine Yahia, l'un de ses plus proches coéquipiers à Caen. Il a la bonté de l'être humain, tu es obligé de l'aimer. Même le diable fait demi-tour lorsqu'il s'approche de lui. Il a une humilité que peu de personnes ont." Quand on parle humilité, on pense tout de suite au moment où il n'osait pas toucher la Coupe du Monde avant que Steven Nzonzi ne la lui donne. Même lorsqu'il a décroché le titre en Premier League en 2006, il est resté humble : "Il n'exultait pas, même lorsque nous allions de victoire en victoire. Il se réjouissait à sa manière, intériorisait tout. Jamais je ne l'ai vu crier de joie ou faire quelque chose d'hallucinant", a déclaré Robert Huth (ex-Leicester).
D'ailleurs, à peine le Mondial fini, qu'il pense déjà à travailler pour l'Euro : "Il y a bientôt l'Euro, il faut que je travaille. Ça pousse derrière, et puis ça va vite, le football". Jean-Pierre Marié, ancien président de la JS Suresnes, résume assez bien le phénomène : "C'est un empereur pour le football amateur. Il montre qu'en travaillant et sans s'exposer, on, peut réussir. C'est sur le terrain qu'il se met en valeur, pas ailleurs.". Et c'est pour ça qu'il suscite autant d'admiration, selon Guy Stéphan, l'adjoint du sélectionneur des Bleus : "Les joueurs l'adorent, le public aussi. Tout d'abord parce que c'est un excellent joueur. C'est un coupeur d'attaques, avec un sens de l'anticipation très prononcé. Il est capable de récupérer les ballons, de bien les donner, il a un gros volume de jeu. Il ne se met pas du tout en avant mais il est brillant.". Le mythe ne fait que commencer.