Purebreak : Pourquoi as-tu décidé de participer à The Voice ?
Owlite : Ca ne vient pas de moi à la base. C'est l'un des membres du casting qui s'appelle Charles qui est venu me repérer quelques mois après que je me sois lancé en solo. J'ai lancé mon projet en avril et il m'a contacté sur Instagram en juillet. Au début, j'ai dit 'non' parce que j'ai eu peur de rentrer dans une case The Voice, dans une case commerciale. J'ai eu plein de fausses idées sur l'émission. Mais comme c'était la première personne du monde professionnel qui me contactait, je me suis dit qu'il ne fallait pas gâcher cette piste. J'ai compris que ça ne pouvait être qu'une bonne opportunité et qu'il n'y avait pas de côté négatif. Ce que je suis venu chercher à The Voice, c'est la visibilité que ça peut donner, mais aussi le fait de pouvoir me considérer comme un chanteur avec un "C" majuscule, c'est-à-dire qui est capable de chanter en français comme en anglais, de transmettre de l'émotion à travers les mots, l'interprétation du texte, l'articulation. Je fais de la musique depuis 10 ans mais je ne me suis jamais considéré comme un chanteur, j'ai plus composé. C'était important de faire tout ce travail personnel.
J'ai eu peur de rentrer dans une case commerciale 'The Voice'
C'était quoi les a priori sur l'émission ?
C'est la case commerciale, la case The Voice parce que, forcément, quand tu fais l'émission, tu as tout de suite l'étiquette. La marque The Voice est très forte et tant mieux parce que c'est ça qui donne de la visibilité. Quand on pense à Kendji Girac, à Amir, même à Slimane, on voit le logo The Voice. Ca ne m'a jamais gêné mais je sais que ça peut freiner une partie du public, donc j'avais un peu peur de ça. Mais, au final, c'est totalement faux et ce n'est pas du tout un problème, au contraire. Elle assure une certaine qualité, un certain nombre de personnes dans la salle.
Quel genre de messages tu reçois depuis le début de cette saison ?
J'ai plutôt été gâté, j'ai reçu que des messages assez positifs. Toni m'avait dit qu'elle avait reçu des messages négatifs par rapport à la petite embrouille entre Pascal Obispo et Amel Bent lors de son audition à l'aveugle. Mais moi j'ai plutôt eu de la chance, j'ai eu des retours positifs ou des messages marrants comme des demandes en mariage, des montages de moi avec leur tête, etc. Il y a aussi beaucoup d'échanges avec d'autres artistes. C'est ce que j'aime : créer cet environnement autour de soi où il y a beaucoup d'idées ou de talents qui s'échangent.
Pourquoi avoir choisi le titre Du côté de chez Swan de Dave pour les K.O. ?
C'est un choix un peu absurde, mais pas dans le sens négatif. C'est un morceau que je ne connaissais pas à la base car ce n'est pas du tout ma génération, mais quand on m'a proposé ce morceau, avec une version de Calogero, un peu plus rock, j'ai eu un déclic. Vu que Pascal Obispo m'avait lancé le défi de chanter en français, vu que ça faisait 10 ans que je ne chantais que en anglais, je me suis dit qu'il n'y avait qu'à The Voice où je pouvais faire ce challenge. C'était aussi une possibilité de chanter sans ma guitare donc c'était un double challenge.
Je ne me suis jamais complètement trouvé à ma place dans cette aventure
C'était une pression supplémentaire de passer en dernier, alors que 3 talents avaient déjà été choisis ?
Oui, forcément. Si tu passes en dernier et que le coach a choisi que 2 talents, ça veut dire qu'il te voulait toi tout de suite. Mais je savais qu'avec ce choix de morceau et avec ce que j'avais fait aux battles, que je n'étais pas un favori. Depuis le début, je ne me suis jamais complètement trouvé à ma place dans cette aventure, comme Abi, Tristan, parce qu'on ne se considérait pas comme des chanteurs avant et là, on arrive face à des têtes comme Enzo, Margau, qui chantent vraiment très bien. Je n'étais plus dans la compétition mais surtout dans le challenge. Quad j'ai entendu que l'équipe de Pascal Obispo était complète, avant de monter sur scène, j'étais super content pour Verushka et je pense que ça m'a aidé à être plus dans le moment pendant la prestation, et moins dans le flou comme lors des précédentes prestations. C'est frustrant, forcément, mais c'est une expérience.
Tu as compris pourquoi Pascal Obispo ne t'a pas choisi ?
Oui, je comprends sa décision et je la respecte absolument. Je pense de toute façon que j'ai fait mon bout de chemin, j'ai fait le bout de chemin que je voulais faire à The Voice, et je ne pensais même pas aller aussi loin. C'est pour ça qu'à chaque fois j'ai vécu les nouvelles étapes comme un bonus. Au final, je suis très content du trio qu'il a choisi pour aller jusqu'au live. Abi, Verushka et Baby J sont 3 personnes que j'aime beaucoup personnellement déjà, et artistiquement c'est 3 voix complètement différentes et 3 propositions qui représentent bien l'esprit de l'équipe de Pascal Obispo. Il n'y a aucune rancoeur de ma part en tout cas.
Qui est The Voice pour toi cette année ?
Ohlala c'est la question piège (rires) ! Depuis le début, je trouve qu'il y a quelque chose chez Abi qui m'a toujours fasciné. Sa simplicité et sa facilité de faire tous ces morceaux. J'avais aussi un gros coup de coeur pour deux artistes qui sont parties : Margau et Louise Combier, deux interprètes fabuleuses. Ana aussi. Mais c'est vrai que c'est compliqué, je n'ai pas de favori numéro 1. Cette année, tous les talents ont quelque chose de particulier et je les vois tous réussir une carrière musicale.
On n'est pas dans la tête des coachs donc il faut juste respecter leurs choix
Les éliminations de Margau ou de Ana ont d'ailleurs été très controversées, qu'est-ce que tu en penses ?
C'est du jeu, j'ai envie de dire. Avant les live, ce sont les coachs qui choisissent. On n'est pas dans leur tête donc il faut juste respecter le choix qui a été fait. De toute façon, il y a des controverses à chaque étape (rires) ! C'est ça qui fait la magie de The Voice et l'importance des coachs.
Marc s'était également retourné aux auditions à l'aveugle, tu regrettes de ne pas l'avoir choisi comme coach ?
C'est une bonne question, je ne me suis pas penché là-dessus. Je pense que ça aurait été différent, qu'il aurait eu une approche différente. Avec Pascal Obispo, j'étais quand même dans une case qui était plus rock, qui me va, mais c'est juste que l'univers que je développe aujourd'hui n'est pas que rock, il est même minoritairement rock, donc peut-être que Marc Lavoine aurait plus vu la partie rappée et la voix de tête que j'avais proposé dans Where is my mind aux auditions à l'aveugle. C'est vrai que cette étiquette rock aurait peut-être été moins forte chez Marc Lavoine. Mais peu importe le coach, je pense que mon bout de chemin devait s'arrêter là. Je ne sais pas comment l'expliquer mais quelque chose me dit que les K.O. étaient un bon point final à cette aventure et que ça devait s'arrêter comme ça.
L'aventure The Voice, ce n'est que le début
Qu'est-ce qui t'attend maintenant ?
Il m'attend beaucoup de choses. L'aventure The Voice, ce n'est que le début. La visibilité que ça me donne me permet de donner de la crédibilité à mon projet. J'écris pour moi, je compose aussi pour d'autres, je collabore beaucoup avec d'autres artistes. Je ne me concentre pas que sur la musique, j'aime aussi beaucoup ce côté visuel et la créativité en général. Je continue à poster sur Instagram, très important pour moi. Après ce confinement, ça sera les concerts. Je devais avoir une date au bus Palladium en mai mais ça a été reporté en septembre. Je vais continuer à démarcher les professionnels : c'est bien d'être indépendant mais c'est bien aussi d'avoir un soutien fort pour faire valoir le projet vis-à-vis du public. Je n'ai pas encore eu de retours du monde professionnel. Ca m'est arrivé indirectement dans le sens où des gens que je connaissais m'ont présenté à des gens de l'industrie. Chaque chose en son temps. Ce n'est que le début mais la marche gravie grâce à The Voice est déjà immense.
Propos recueillis par Marion Poulle. Contenu exclusif. Ne pas reproduire sans citer PureBreak.com.