C'est par un communiqué, publié le jeudi 20 juillet 2023 en début de soirée, qu'Emmanuel Macron a officialisé son remaniement. Comme la rumeur se voulait persistante depuis plusieurs jours, Pap Ndiaye a été évincé du gouvernement d'Elisabeth Borne.
Après un an passé au ministère de l'Education nationale, l'historien a été remercié. Gabriel Attal, jusque-là ministre du Budget, a été choisi pour lui succéder. Avant même l'annonce officielle, l'information avait fuité. A l'image de sa concurrente directe, BFMTV, CNews ne s'est pas gênée pour la dévoiler sur son antenne.
Ces derniers jours, les rapports se sont sensiblement tendus entre la chaîne d'information en continu du groupe Canal+ et Pap Ndiaye. Celle-ci n'a pas supporté d'être qualifiée "d'extrême droite" par l'historien. Bon nombre de ses visages stars ont multiplié les missives à l'encontre de celui qui était alors ministre de l'Education nationale. C'est notamment le cas de Laurence Ferrari qui n'avait pas manqué de railler son bilan dans Punchline.
Le canal 16 a profité de l'éviction de Pap Ndiaye pour en remettre une couche. Sur le plateau de 120 minutes info, présenté par Nelly Daynac dans l'après-midi du jeudi 20 juillet, William Thay a dézingué l'historien. "Au final, on peut dire qu'il n'est jamais rentré dans le gouvernement. Il n'a jamais été ministre de l'Education. En fait, il est resté universitaire, chercheur et militant associatif, mais il n'a pas été une seule fois ministre de l'Education nationale", a-t-il lâché.
"Pas une seule fois, on a eu l'impression que Pap Ndiaye développait une politique d'éducation capable de pouvoir redresser l'affaiblissement du niveau scolaire. Pas une seule fois, on a vu Pap Ndiaye développer une vision pour l'école qui permette de redresser le niveau de la primaire, du collège et qui permette de se consacrer sur les enseignements fondamentaux capables de faire en sorte de transformer nos élèves en citoyens éclairés... Au final, il est resté militant associatif pour pouvoir critiquer les chaînes de télévision, essayer de censurer la liberté d'expression voire essayer de faire des passes d'armes à gauche et de parler de ségrégations raciales. Ce n'est pas une grande perte pour Emmanuel Macron, Elisabeth Borne et les Français !", a asséné le politologue.
Gauthier Le Bret a enfoncé le clou. "Quand il dit que nous (CNews) étions une chaîne d'extrême droite comme Europe 1, il retrouvait ce costume de militant qu'il n'avait jamais quitté et d'historien tel un député de La France Insoumise qui dénonçait les violences policières il y a quelques années sur France Inter. C'est vrai, il n'a jamais embrassé le costume de l'Education nationale. Il était toujours en retrait, très peu médiatique, jamais prompt à se mobiliser sur le terrain quand il y avait des cas de harcèlement scolaire (...) Il n'a jamais embrassé sa fonction et il était très critiqué dans les rangs de la majorité qui le trouvait trop silencieux sur les sujets brûlants comme la laïcité", a-t-il balancé avant d'asséner :"Et sur les questions de mixité à l'école, commencer à vouloir négocier avec l'enseignement catholique en l'insultant et en lui disant : 'Vous êtes responsable de la ségrégation sociale et d'une ségrégation scolaire'. Bon bah, pour commencer à négocier, c'est compliqué quand même !".