Pour beaucoup, Eva Longoria restera à jamais la Gabrielle de Desperate Housewives. Mais la star n'a jamais cessé sa route depuis la série culte. La preuve, elle vient même de signer son premier long en tant que réalisatrice, Flamin'Hot. Une oeuvre qui lui a notamment valu un passage au Festival de Cannes.
C'est à cette occasion et lors de l'événement "Talks Women In Motion" que l'actrice est revenue sur son rapport pas forcément tendre à Hollywood. Doux euphémisme : la star n'a pas sa langue dans sa poche, et ça fait du bien. On l'écoute : "L'idée qu'Hollywood soit progressiste, c'est une illusion ! Un homme blanc peut réaliser un film à 200 millions de dollars, échouer et en obtenir un autre. C'est ça le problème".
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Oui, ça tire à balles réelles.
Si Eva Longoria balance tout ça, c'est qu'elle parle d'expérience. En tant que réalisatrice, même avec un budget peu exubérant (rien de comparable aux blockbusters en tout cas), elle a du essuyer pas mal de pression. Et cela ne serait jamais arrivé à un mec, raconte-t-elle : "Pour les femmes, et en particulier les femmes de couleur, si leur film échoue, les gens diront : ah, les réalisatrices ne sont vraiment pas à la hauteur...".
A écouter la star, les femmes cinéastes ont rarement droit à des secondes chances en cas de flop. Pour elle, c'est incontestable, il y a un vrai privilège masculin, et un privilège blanc au passage, quand il s'agit de tourner et de produire. "Nous, les femmes latinas, ne recevons pas beaucoup de quartiers de la pomme", déplore-t-elle.
D'où l'intérêt de croquer dedans à pleines dents. Mais difficile alors de rester sereine : "Je ressens tout le poids de ma communauté sur les épaules", observe Eva Longoria. "Quand était le dernier film de studio réalisé par une Latina? C'était il y a 20 ans. Nous ne pouvons pas obtenir un film tous les 20 ans".
Ces derniers temps, l'actrice est joliment vénère à ce sujet, et ça fait du bien. C'est l'hypocrisie de tout un système qu'elle dénonce. Et elle a raison. Savais-tu qu'en 2021, seulement 67 % des 250 meilleurs succès du box-office américain présentaient 4 femmes aux postes les plus importants du milieu - scénariste, réalisatrice, productrice, monteuse ? Et que 80 % des films à succès sont dirigés par des hommes à Hollywood ? Ce rapport chiffré regorge de petites disparités bien navrantes dans le genre.
Tu le comprends, il y a encore du taff.