La précarité étudiante tue. Cela fait partie des slogans que les étudiants en colère avaient inscrit sur des pancartes dans les manifestations. Certains d'entre eux avaient même réussi à s'incruster au ministère de l'Enseignement supérieur pour crier leur désespoir. Et avant cela, c'est Anas K. qui avait tenté de s'immoler à Lyon. Alors que ses proches ont donné de ses nouvelles et lancé une cagnotte, le Crous et le Cnous ont enfin lancé une nouvelle mesure pour tenter d'apaiser les tensions.
Le Crous (Centre régional des oeuvres universitaires et scolaires) et le Cnous (Centre national des oeuvres universitaires et scolaires) ont ainsi annoncé un gel des loyers dans les résidences universitaires en 2020, dans un communiqué de presse officiel relayé par l'AFP. Cela a été décidé "en plein accord avec le ministère de l'Enseignement supérieur".
Le Crous et le Cnous sont conscients que "le logement constitue le principal poste de dépenses et la difficulté majeure que peuvent rencontrer les étudiants et leurs familles". Mais ils ont assuré que par rapport aux prix du marché de l'immobilier, les loyers de leurs logements étudiants "sont d'ores et déjà extrêmement bas". En moyenne, une chambre coûte "100 euros par mois" et un studio de 18 m2 équipé "entre 150 et 200 euros par mois" (une fois les aides au logement déduites). "Ce gel représente un coût pour l'Etat d'environ 6 millions d'euros" ont-ils aussi souligné.
Le gel des loyers, c'était l'une des attentes des organisations étudiantes, mais elle est loin d'être la seule sur la liste. Mélanie Luce, à la tête de l'Unef, a ainsi expliqué que "ce gel des loyers va seulement empêcher que la situation s'aggrave en 2020". Elle demande aussi une hausse des bourses de 20 %. Quant à Orlane François, à la tête de la Fage, premier syndicat étudiant, "c'est une bonne chose mais il faut aller plus loin".