Pari réussi pour Quentin Mosimann. Le grand gagnant de la Star Academy 7 a décidé d'arrêter la chanson et de se consacrer à sa véritable passion : l'électro. Et le DJ a trouvé son public puisqu'il a récemment terminé 69ème au Top 100 DJ Mag. Fier de ce classement, le franco-suisse sort, ce lundi 25 novembre, l'album "The 8 Deadly Sins" dont est extrait le single Hello. Rencontre.
Tu as terminé à la 69ème place du top 100 DJ Mag. Fier d'avoir gagné 5 places et doublé Martin Solveig ?
Quentin Mosimann : D'un côté je suis très fier et d'un autre, c'est impressionnant, c'est étonnant. C'est un classement mondial, plein de gens du monde entier votent pour ce classement. Plus on fait tout ça, plus je me dis, "c'est fou ce qui se passe, c'est fou ce qui m'arrive". Je suis vraiment sur une autre planète en ce moment.
Pour appeler aux votes pendant la campagne DJ Mag, tu as tourné une vidéo parodique d'Adopte Un Mec. Pourquoi ?
Q.M : On a fait un truc très simple, très classique dans un premier temps, pour le reste du monde. Puis j'ai un pote qui a bossé chez "Adopte Un Mec" et j'ai eu l'idée d'une vidéo parodique . C'est très à la mode dans le milieu des DJs. L'année dernière, Martin Solveig avait fait une vidéo super avec deux mamies sur un banc... Cette année, Bob Sinclar a réalisé une vidéo avec une fille à moitié nue dans un sauna. C'est très très drôle, et j'avais envie de faire un truc différent.
Tu fait partie des 6 Français dans le classement DJ Mag, derrière David Guetta ou encore Daft Punk. Ce sont des artistes qui représentent quoi pour toi ?
David Guetta, c'est la consécration, c'est le modèle absolu, c'est notre père à tous. En tant que DJ, je ne peux qu'être en admiration devant son parcours. Dans les pays où je mixe, je sens qu'il nous a ouvert une porte, je sens qu'il a été un vecteur de communication extrêmement fort pour les DJs français. C'est quelqu'un que j'aime beaucoup pour sa simplicité. C'est un mec qui ne se prend pas la tête, qui est toujours très ouvert à la discussion.
Dans la foulée de ce classement, tu as dévoilé 'Hello', ton single avec Amanda Wilson. Comment s'est fait ce featuring ?
Hello, mon featuring avec Amanda Wilson, s'est fait grâce à Tara McDonald avec qui j'avais déjà enregistré un morceau. J'ai réussi à la contacter, et elle m'a dit : "par contre si je n'aime pas, je te le dirai, je te préviens". J'ai envoyé mon son un peu tremblant, elle a adoré et on a enregistré le morceau. J'étais très heureux. Ce qui est bête, c'est qu'on ne s'est pas encore vu (rires). On s'est parlé 40 000 fois sur Skype, 12 000 par téléphone, et comme quand je suis à Londres elle n'y est pas, et vice-versa pour Paris, on est condamné à ne pas se voir.
Hello est extrait de l'album "The 8 Deadly Sins", les 8 pêchés capitaux. Le 8ème pêché est "Stella Academiae", c'est-à-dire Star Academy. Pourquoi ce clin d'oeil ? Une façon de dire que c'est un pêché d'avoir fait la Star Ac' ?
Oui. La Star Academy, c'est mon pêché. C'est mon pêché mais quand on écoute le texte du morceau Stella Academiae, c'est plus une dédicace à tous ceux qui voudraient m'en rendre coupable. J'ai adoré cette expérience, j'ai adoré cette émission, j'ai adoré cette étape dans ma vie artistique. La Star Academy a été une belle histoire. J'explique simplement dans cette chanson qu'il y a une vie après. Mais ce n'est pas une chanson dans laquelle je crache dessus. Au contraire, je les remercie. Je n'aurais pas fait un titre si j'en avais marre que les gens m'en parlent.
Dans le titre Stella Academiae, tu dis être né dans l'électro. Alors pourquoi avoir fait autre chose à la sortie du château ?
A l'époque j'ai 19 ans, j'ai une maison de disques et j'ai un public qui me suit. Le public qui me suit, c'est un public qui, pendant la Star Ac, m'a vu chanter plein de titres avec des artistes différents. La maison de disques et mes managers me demandent de faire des titres en français. J'ai une marge de manoeuvre difficile à ce moment-là. Puis à l'époque je me disais : "comment je vais faire mon premier album pour que ça marche ? Pour que ça aille en radio ?". A aucun moment, pendant toute cette période, je me suis demandé : "est-ce que je vais faire un album qui va me plaire à moi-même ?". Ce n'était pas du tout d'actualité. Mais aujourd'hui, la première question que je me suis posée, c'est : comment je vais me faire plaisir ?
Les gens qui t'ont suivi à la sortie de la Star Ac' acceptent ce virage électro ?
Beaucoup de gens m'ont suivi, et j'en suis très heureux. Il y a aussi beaucoup de nouvelles personnes qui me suivent, beaucoup de mecs. C'est nouveau parce qu'à la sortie de la Star Ac', je n'avais presque que des filles dans mon public. Mais il y a des personnes qui ne m'ont pas suivi, qui étaient à fond dans la variété, dans le jazz etc. Majoritairement des gens qui ont 50 ans passés, et ces gens-là, ils ont tout sauf envie d'être dans un club. C'est normal. Et je pense qu'ils ne m'en veulent pas. Mais ils réécoutent seulement les premiers albums.
Tu assumes complètement ta casquette de DJ, mais tu as aussi récemment proposé des titres à Tal et Céline Dion. Ca t'amuse ce mélange des genres ?
Je suis comme un drogué qui aurait essayé plusieurs drogues et qui, à un moment donné, aurait dû n'en choisir qu'une seule. J'ai choisi l'électro mais j'adore le jazz, la funk, le blues, la variété française... Donc quand j'ai des commandes de maisons de disques qui travaillent sur l'album de Tal ou de Céline Dion, je propose des titres. J'ai besoin de ça. Je ne peux pas choisir qu'un seule "drogue". Par contre, on ne m'entendera plus chanter Il y a je t'aime et je t'aime sur scène.
Mais tu t'amuses encore à chanter sur tes titres électro. Un vrai plaisir ou tu te forces pour tes fans ?
Ah non, non, non. Je le fais pour le gens, mais je le fais aussi par plaisir.
En parlant de tes fans, tu es très suivi et très actif sur les réseaux sociaux. Une semaine déconnectée, c'est possible pour toi ?
Non (rires). Je suis boulimique des relations humaines, j'aime les gens, je suis resté bloqué sur la planète des Bisounours et de Oui Oui. J'aime les gens, j'aime communiquer avec eux. Puis on est en 2013. On n'a jamais eu la même facilité de pouvoir partager avec les gens, donc c'est super.
Les réseaux sociaux buzzent beaucoup le samedi soir, quand tu mixes sur Fun Radio. C'est une consécration pour toi ces soirées Party Fun ?
Franchement, oui. C'était incroyable de recevoir cette proposition. S'il y a bien une plage horaire prisée par tous les DJs en France, c'est le 20h-minuit sur une radio nationale. Quand Fun Radio m'a contacté, je n'y croyais pas. J'ai dit oui tout de suite : c'est 4 heures d'émission, c'est beaucoup de liberté et ce sont des contraintes qui font avancer. Je suis super heureux.
Ton autre actu, c'est la sortie du documentaire "Change Your Mind". Tu as seulement 25 ans, pourquoi avoir senti le besoin de raconter ton parcours ?
Ce documentaire, ce n'est pas du tout mégalo, ce n'est pas du tout en mode "je sors d'une télé-réalité, j'ai 25 ans, je vous raconte la vie". Ce n'est pas une autobiographie, c'est un documentaire qui explique comment j'en arrive là aujourd'hui et qui pose une question ouverte : quelle sera la suite ? Je me sers de ce témoignage pour partager avec les gens qui ont, comme moi, vécu une enfance difficile. Je n'ai jamais parlé de ma vie privée, de mes petites-copines... J'ai toujours parlé seulement de musique. Mais pour une fois, j'avais envie de raconter qui je suis vraiment.
Tu abandonné The Voice en Belgique, quels conseils pour Bastian Baker qui te remplace ? Se mettre tout nu comme toi ?
(Rires) Un conseil ? Surtout ne te mets pas nu sur le plateau, ça ne fait pas gagner !
A l'inverse, tu pourrais l'imiter et participer à Danse avec les stars ?
Ah non ! A vrai dire, j'ai failli participer à Danse avec les stars, j'ai passé les auditions l'année dernière. Mais ils ont dû voir que je suis un piètre danseur.
Mais c'est un challenge qui t'aurait amusé ?
Après coup, non. J'ai une pote, Tal, qui l'a fait, et j'ai vu à quel point c'était difficile pour elle. Tal, c'est une très très bonne danseuse. Et je vois qu'avec son niveau, elle a eu du mal, elle a souffert. Moi, je suis mort en une semaine !
En parlant de télé, tu avais pensé quoi de la nouvelle Star Ac, très critiquée, sur NRJ 12 ?
Je pense que c'est trop facile de critiquer quand on change de chaîne, quand on change de moyens. Cette Star Academy sur NRJ 12, c'était juste une autre histoire avec le même nom. Après, cela n'enlève rien au talent des jeunes qui avaient participé.
Tu vas donner des formations dans une école de DJs. Un jour prof à la Star Ac ?
Ce serait cool, non ? La boucle est bouclée (rires). Je ne serais pas contre, même si je n'aime pas du tout le mot "prof". Je suis juste là pour essayer de donner des conseils et aider les jeunes à ne pas faire les mêmes erreurs que moi. Car si aujourd'hui j'ai un peu d'expérience, c'est que j'ai fait un paquet de grosses bêtises.