Alors que le déconfinement s'accélère en France avec le retour obligatoire à l'école et la réouverture des cinémas, et que le virus semble sous contrôle, plusieurs pays font face à une nouvelle vague de coronavirus (covid-19) et doivent reconfiner leur population. C'est le cas notamment de la Chine, alors que Pékin connaît un rebond épidémique ou encore du Portugal, où de nouveaux foyers de contagion sont apparus dans la région de Lisbonne. Pas plus tard qu'hier, on a appris que deux cantons voisins d'Allemagne (celui de Gütersloh et de Warendorf) allaient être reconfinés après la découverte d'un super cluster dans un abattoir (plus de 1500 cas d'infections).
De quoi inquiéter les Français, d'autant que près de 80 foyers épidémiques sont actifs. Devra-t-on également reconfiner en France ? Ce mardi, le Conseil scientifique a émis l'hypothèse d'une deuxième vague à l'automne prochain, quand les températures auront baissé. Ce scénario "extrêmement probable", ajoutés aux reconfinements d'autres pays ont créé un véritable vent de panique. Et les rassemblements de nombreux Parisiens à l'occasion de la fête de la musique dimanche dernier n'aident pas... Hier soir sur Twitter, le hashtag #reconfinement s'était placé en Trending Topic.
Alors que l'on retrouve tout doucement une vie normale, doit-on craindre une nouvelle phase de confinement ? Alors que la France a déjà beaucoup souffert économiquement de la situation, cela semble peu probable que tout le pays soit de nouveau arrêté. Comme l'avait expliqué Jean Castex en mai dernier, cela semble même impossible. Outre l'aspect économique, il y a l'aspect humain : peu de personnes accepteraient un reconfinement total.
Néanmoins, cela n'empêcherait pas un reconfinement local (par région ou département), ainsi qu'un renforcement des mesures de distanciation sociale et des gestes barrière. Un reconfinement est par exemple envisagé en Guyane, où le virus semble incontrôlable (près de 700 nouvelles contaminations en 3 jours). Interviewée par 20 minutes, Michèle Legeas, enseignante-chercheuse à l'Ecole des Hautes études en santé publique (EHESP) appelle à la prudence plutôt qu'à la panique : "Il faut continuer à prendre des mesures pour limiter la propagation. Ce R0 (ndlr : le taux de transmission du virus) qui augmente, cela ne veut pas dire que le virus serait plus contagieux ou que les situations favorables à l'extension de l'épidémie plus nombreuses."