1989. Dans les cités déshéritées du 93, une bande de copains trouve un moyen d'expression grâce au mouvement hip-hop tout juste arrivé en France. Après la danse et le graff, JoeyStarr et Kool Shen se mettent à écrire des textes de rap imprégnés par la colère qui couve dans les banlieues. Leurs rythmes enfiévrés et leurs textes révoltés ne tardent pas à galvaniser les foules et... à se heurter aux autorités. Mais peu importe, le Suprême NTM est né et avec lui le rap français fait des débuts fracassants !
Théo Christine et Sandor Funtek sont stupéfiants en futurs jeunes stars d'NTM. L'énergie qu'ils déploient est fédératrice. Discussion avec les deux jeunes acteurs (à voir en vidéo ci-dessus)
"On a travaillé comme si on préparait les J.O... On n'avait jamais rappé avant. On a eu un an et demi de travail avant le tournage. Impossible de faire ça en playback ! " Loin d'être terrorisés par le challenge, les deux jeunes acteurs se sont lancés corps et âme dans le hip-hop en étudiant de près le cas NTM. " Je connaissais pas trop le hip-hop" confie Théo. "Je ne savais pas trop dans quoi je m'embarquais mais je voulais relever le challenge. Et le personnage (de JoeyStarr) est tellement intéressant. Il y a trop de trucs à raconter. Je n'avais pas pris conscience de l'effervescence que NTM avait créé en France fin des années 80."
Visiblement, les deux légendes de NTM se sont reconnues dans leurs jeunes interprètes. Producteurs du film, JoeyStarr et Kool Shen ont aussi servi de conseillers et n'ont pas manqué de guider ceux qui avaient la lourde tâche de les représenter à l'écran avec le plus réalisme possible "L'idée d'interpréter
ces légendes là, tout d'un coup m'a foutu une pression monumentale." raconte Sandor. "Je me suis dit : Okay : on n'a pas le droit de pas bien faire. Si on le fait, faut que ce soit crédible, faut qu'on y croit, faut que les fans de la première heure ne se sentent pas trahis, Il faut que les protagonistes ne se sentent pas trahis... Donc ouais : gros challenge, grosse pression. Au final, ils ont dit qu'ils se sont reconnus en nous. Ouf".
Une suite est-t-elle possible ? Vu que le film s'arrête avant le premier Zénith du duo, le reste de l'histoire reste à raconter. Mais pour Théo et Sandor, l'intérêt de Suprêmes a été de montrer la genèse de NTM et cette partie de la vie du groupe qui n'a pas été documentée. Le reste est connue de tous. "Faudrait que ce soit sur un truc intéressant." soulignent les deux acteurs. "Un truc que les gens n'ont pas vu. Parce que c'est ça qui est intéressant dans ce qu'on a fait. Suprêmes, c'est la mise en images de la partie invisible de l'iceberg. Ce sont les quatre ans où il n'y a pas d'archives de leurs concerts. C'est un peu le 8 Mile (film avec Eminem inspiré des débuts d'Eminem) de NTM. S'il devait y avoir une suite, il faudrait que cela ait la même force".
Suprêmes, actuellement au cinéma.
Interview et montage vidéo Pierre Champleboux