C'est dans les premiers épisodes de la saison 2 de The Boys, dont la diffusion vient de débuter sur Prime Video, que Stormfront est enfin introduite à l'écran. Incarnée par Aya Cash, cette nouvelle super-héroïne se révèle progressivement être aussi puissante que folle, au point de faire passer Homelander pour un Bisounours.
Pourtant, les fans des comics dont est adaptée la série le savent, ce personnage ne ressemble pas vraiment à celui imaginé par Garth Ennis et Darick Robertson. Dans la bande-dessinée américaine, Stormfront est en réalité un homme extrêmement imposant qui nous fait immédiatement penser à un Superman version nazi. Tout l'inverse de ce qu'apporte l'héroïne portée par Aya Cash lors de ses premiers pas dans la fiction d'Amazon.
Une erreur de la part des créateurs ? Au contraire. Eric Kripe - le papa de la série, l'a confié lors d'une conférence de presse, cette décision a été mûrement réfléchie. Selon lui, la féminisation de Stormfront était la meilleure idée possible, "Nous voulions créer le pire cauchemar de Homelander. Et son pire cauchemar, c'est tout simplement une femme forte qui n'a pas peur de lui et qui est capable de lui voler la lumière". Le créateur l'a ensuite précisé avec délectation, là où Homelander a toujours fait le beau, il se retrouve désormais impuissant, "Je pense que c'est quelque chose qui le blesse encore plus durement que si c'était un homme en face, parce qu'il cache en réalité un sentiment gigantesque d'insécurité".
L'autre raison qui a poussé Eric Kripke a changé le sexe de Stormfront était son envie de nous choquer et nous déstabiliser. On va le découvrir tout au long de cette saison 2, cette héroïne incarne les pires valeurs possibles de l'être humain. Et à l'ère du Gouvernement Trump et de certains de ses soutiens radicaux, il lui apparaissait intéressant de bouleverser les codes et les idées reçues à ce sujet, qui font la force de tels mouvements.
"Aujourd'hui, si vous allez sur les réseaux sociaux, vous constatez qu'énormément de mouvements négatifs et pensées haineuses sont amenées d'une façon plus travaillée et plus médiatiquement attractive" a-t-il rappelé. "Il faut arrêter de garder cette image de ces vieux hommes à la coupe de cheveux bien taillée que l'on avait dans les années 60. Ici, Stormfront représente ces mouvements menés par de jeunes gens qui tentent d'attirer une nouvelle génération [vers ces idéologies haineuses] et nous voulions montrer à quel point cela peut être fait de façon insidieuse".