Une main aux fesses en plein direct. Un homme a été arrêté à Madrid après avoir agressé sexuellement une journaliste à l'antenne. Celle-ci, Isa Balado, était alors en plein reportage. Un geste qui a suscité l'indignation. Légitime.
L'homme en question a rapidement été arrêté par deux agents de police, arrestation relayée sur les réseaux sociaux. Depuis la diffusion de ces images sur la chaîne de télévision nationale Cuatro, cette agression a bouleversé le pays. Chose insolite : c'est le présentateur de l'émission, Nacho Abad, qui a directement alerté la journaliste.
"Il ne t'a pas mis une main aux fesses ?", a sans détour interrogé l'animateur en plein live après avoir vu l'homme passer derrière elle, en arrière-plan. Mais ce n'est pas tout.
Après avoir prévenu Isa Balado, le présentateur Nacho Abad a poursuivi en direct sur le même ton, indigné : "Passe-moi cet imbécile !". S'ensuivirent dès lors des interactions remuantes entre l'homme en question et la reporter. L'anonyme incriminé, vêtu de lunettes de soleil, tout sourire, nie les faits auprès de la caméra. Et pourtant : quittant les lieux, il ne se privera pas de caresser les cheveux de la journaliste. Indigne.
"Cet idiot qui te touche le cul n'a pas le droit de faire ça", poursuivra le présentateur lors d'un échange lunaire avec Isa Balado, affirmant également, tout en dénonçant le sentiment d'impunité qui caractérise les agresseurs : "Nous l'avons filmé !". C'est par la suite que la police a été contactée. Et le passant anonyme, arrêté.
Derrière cette scène, une sensibilisation nette aux violences sexistes et sexuelles. D'autant plus puissante qu'elle prend place en plein direct télévisuel, lors d'une conversation sans filtre entre professionnels, choqués. Et que l'agresseur se retrouve directement interpellé. La manière forte pour éveiller les consciences.
Sous les images, un enjeu collectif. Et politique. Car cela fait deux ans déjà que le Conseil des ministres espagnol a approuvé un projet de loi sur le viol. L'idée ? Exiger "l'obligation d'un consentement explicite" dans le cadre des relations sexuelles. En gros, intégrer le consentement dans la loi, idée défendue depuis toujours par la ministre de l'Egalité espagnole Irene Montero. Le nom du décret ? "Seul un oui est un oui".
Et ça, il faudrait vraiment le rappeler à certains...