Alors que les faux influenceurs auraient fait perdre 1 milliard de dollars aux marques sur Instagram, des influenceuses mentiraient non seulement sur leur nombre d'abonnés, mais aussi sur leur apparence. Qiao Biluo, star aux (vrais) 100 000 followers sur Douyu.com, l'équivalent chinois du site de streaming Twitch, a ainsi été prise en flag de mensonge. Lors d'un live le 25 juillet dernier, son filtre de beauté s'est désactivé, la "mignonne déesse" comme la surnommait le China's Global Times laissant place à une femme de 58 ans plus ronde. Les grands yeux de biche, les traits fins et le nez minuscule ont disparu. Son âge et son physique se sont littéralement transformés sous les yeux des internautes, qui ont découvert le vrai visage de la star.
Ne se rendant d'abord pas compte que sa véritable apparence était révélée au grand jour, "Son Altesse Qiao Biluo" ainsi qu'elle s'était autoproclamée, a vu le nombre des spectateurs en ligne chuter d'un coup. C'est comme cela qu'elle a compris que son filtre avait dû avoir un bug. Mais comme l'a précisé Vice, la streameuse aurait en réalité volontairement désactivé ce filtre pour attirer l'attention.
Ces filtres (qui peuvent vous embellir mais aussi vous faire changer de sexe comme avec le gender swap ou vous vieillir) qui sont présents sur les réseaux sociaux du monde entier, d'Instagram à Snapchat, peuvent conduire à faire de la chirurgie esthétique pour cause de dysmorphophobie (la peur des défauts, oui ça existe vraiment). Car le problème, c'est qu'avec les intelligences artificielles qui agissent temps réels sur les visages, vous pouvez agrandir vos yeux, affiner votre nez plus fin ou encore lisser votre peau.
Michaël Stora, psychologue et psychanalyste, a expliqué à BFM TV les ravages que peuvent entraîner ces filtres sur les internautes : "Ces applications proposent simplement une version américanisée, lisse, très californienne du monde : une forme de clonage, en somme. Et c'est cela qui peut engendrer des mal-êtres terribles. Si on ne correspond pas aux codes imposés par les filtres, on peut avoir l'impression qu'ils nous 'corrigent' à juste titre, car quelque chose ne va pas".