L'homophobie est loin d'être absente des réseaux et notamment de Twitter. Il suffit de constater les réactions lorsque les mots "gay", "lesbienne", "LGBT" sont associés à un film, à une série, à un jeu vidéo. Si vous n'êtes jamais allé sur CNews ou dans un PMU, vous pourrez goûter à un léger aperçu en direct au fil des publis.
Et cela, une chanteuse bien connue en a subi les frais : Hoshi. On connaît l'artiste au chignon pour ses sons comme Amour Censure, ses albums, ses feat. (avec Benjamin Biolay récemment). Et aussi cette fois où la chanteuse a embrassé sa compagne sur la scène des Victoires de la Musique. Une séquence média qui avait déjà réveillé les haineux. En engendrant cyberharcèlement, insultes... Et menaces de mort.
Et la hate n'est jamais finie pour Hoshi. La preuve avec ce twitto qui lui a balancé ce 5 mai au détour d'une publi : "Son seul business, c'est d'être lesbienne". Ce à quoi la jeune chanteuse au patronyme japonais a simplement rétorqué : "C'est payé combien, lesbienne ?". Une répartie qui met l'ironie à l'honneur, et ferme joliment les clapets. Dans le plus grand des calmes et avec précision.
Un échange bien croquant comme il faut qui a engendré en retour un flux de piques du même ton de la part des fans de l'artiste, et plus globalement de la commu' LGBT sur Twitter...
On grignote comme des popcorn ces punchlines surfant sur la dérision de Hoshi dans les coms : "Lesbienne, c'est pas assez payé pour supporter autant de cons", "Oh putain, c'est un boulot ? J'ai du cotiser un max !", "Je crois qu'on est payé en discriminations et homophobie", "Apparemment, c'est payé en se faisant insulter"...
Derrière l'humour grinçant, on savoure le tacle évident aux homophobes et plus encore aux lesbophobes. La lesbophobie, c'est cet ensemble de discriminations et de préjugés ciblant précisément les lesbiennes. Lesbiennes qui ont contre elles une véritable double peine : être femme, et être homosexuelle. Alors, quand à la manière de Hoshi, il s'agit aussi d'être féministe... Autant vous dire que les misogynes sortent vite de leurs bois.
Cela, on l'avait déjà capté en 2021, lorsque le journaliste musical Fabien Lecoeuvre s'était permis de déployer des analyses très fines à propos de l'artiste sur Sud Radio : "Quand est-ce qu'on va nous sortir des filles sublimes ? Quand vous regardez Hoshi, par exemple, qui a un talent incroyable, indiscutable, vous mettez un poster de Hoshi dans votre chambre, vous ? Elle est effrayante". Bad buzz fulgurant pour le macho, qui avait provoqué à juste titre une levée de boucliers en l'honneur de la chanteuse - elle-même d'ailleurs lui avait cloué le bec.
Quand on constate cette aversion folle des mecs contre la jeune chanteuse, on repense à ces mots de l'élue et militante lesbienne et féministe Alice Coffin, autrice du foisonnant Le génie lesbien : "Les lesbiennes n'ont pas à composer en permanence avec les hommes. En soi, elles incarnent une forme de résistance. Elles peuvent "faire sans eux" et leur rappeler qu'ils ne sont pas essentiels à leurs vies. Elles peuvent s'en affranchir quitte à être dans la marge. C'est aussi ce que représente une actrice comme Adèle Haenel.". Ceci explique cela.
Une chose est certaine, si lesbienne était vraiment un métier, il ne serait pas de tout repos.