Alors que les Français y sont massivement opposés, Elisabeth Borne a employé la manière forte pour faire adopter la réforme des retraites. La Première ministre a provoqué le chaos à l'Assemblée nationale en ayant recours à l'article 49.3.
De l'Assemblée nationale au Sénat, Olivier Dussopt a ardemment défendu le projet de loi d'Emmanuel Macron. Le ministre du Travail a été l'invité d'Apolline de Malherbe dans Face à face le vendredi 17 mars 2023 sur BFMTV. Et il n'a cessé d'y marteler que le recours au 49.3 n'était pas un échec pour le gouvernement.
"Ce serait un échec s'il n'y avait pas de texte. Or, il y a un texte qui a été examiné, adopté par le Sénat et la Commission mixte paritaire. Il y a eu une majorité à deux reprises au Sénat. Et effectivement, il n'y a pas eu de majorité à l'Assemblée nationale parce qu'un certain nombre de membres du groupe Les Républicains n'ont pas répondu présents et n'ont pas suivi la position qui a été arrêtée par leur parti", a estimé Olivier Dussopt.
"Mais ce n'est pas un échec parce qu'il y a un texte et ce texte sera, si la motion de censure est rejetée, mise en oeuvre !", a ajouté le ministre du Travail. Apolline de Malherbe, qui a lancé de graves accusations contre La France Insoumise, s'en est interloquée. "Vous estimez honnêtement ce matin que ce n'est pas un échec qu'il n'y ait pas eu de vote à l'Assemblée nationale ?", a-t-elle lancé à son invité.
"Il y a eu deux votes au Sénat, deux votes majoritaires. Pourquoi l'Assemblée nationale n'a pas pu voter ? Ceux qui aujourd'hui à gauche vous disent...", a surenchéri Olivier Dussopt, avant d'être brutalement interrompu par l'animatrice : "Ce n'est pas parce que vous avez choisi le 49.3 ?". Le ministre a alors porté la responsabilité sur l'opposition de gauche, accusée d'avoir tout fait pour que l'Assemblée ne vote pas.
"Là, c'est la faute des LR, avant c'était la faute de LFI...", s'est agacée Apolline de Malherbe. Son invité s'est défendu, affirmant avoir tout fait jusqu'à la dernière minute pour qu'il y ait un vote à l'Assemblée nationale. Quelques instants plus tard, l'animatrice a relaté sa "surprise" de voir que le ministre du Travail apparaissait "soulagé voire plus conquérant que jamais".
"Je vous imaginais défait et j'ai face à moi, quelqu'un qui me dit : 'Mais non, ça va très bien. Ce n'est pas un échec !' Et même j'ai l'impression que vous avez repris du poil de la bête", a-t-elle lancé à son invité. "Pourquoi voulez-vous que l'on soit abattu ?", lui a-t-il répliqué. Celle qui a été excédée par l'attitude d'Eric Dupond-Moretti a surenchéri : "Bah fallait voir la tête de vos députés quand ils sont entrés dans l'Assemblée. Ils étaient abattus, on avait l'impression qu'ils allaient à un enterrement...".
Olivier Dussopt a confessé que c'était toujours "un crève-coeur" d'avoir recours au 49.3. "Nous aurions préféré qu'il y ait un vote et la majorité souhaitait un vote (...) Est-ce que nous avons un texte ? Oui, nous avons un texte. Un texte qui a été amélioré par le débat parlementaire. Donc je ne vous dit pas que tout est parfait. Parce que d'abord ce serait une forme de mensonge et on peut toujours faire mieux...", a-t-il précisé.
"Si vous vous attendiez à ce que je vienne sur votre plateau en étant abattu et défait, certainement pas !", a-t-il ensuite lancé à Apolline de Malherbe. "Non, mais je vous trouve très fier pour un truc dont on peut se dire qu'il n'y a pas de quoi être fier...", lui a-t-elle répliqué. Olivier Dussopt l'a alors recadré : "Vous confondez la fierté et la détermination !".