Ce lundi 17 avril 2023, Emmanuel Macron a profité d'une allocution retransmise à la télévision pour affirmer aux Français qu'il avait entendu leur colère, mais qu'il comptait malgré tout aller jusqu'au bout avec sa réforme des retraites. Puis, alors que de nouvelles grèves et de nouveaux rassemblements sont déjà prévus aux quatre coins de la France pour manifester contre celle-ci, le président de la République a tout simplement demandé aux citoyens de se calmer en lui offrant "100 jours d'apaisement".
Une demande qui a fait autant rire jaune que grincer les dents du peuple, et qui n'a même pas tenu 24h. Ce mardi 18 avril, Emmanuel Macron se retrouve déjà au centre d'une énième polémique qui enflamme les réseaux sociaux. Au programme ? Pas de problème de montre au poignet cette fois, il est en revanche accusé de se moquer de la France et même de flirter avec l'extrême droite.
Quelques heures seulement après la diffusion de son allocution qui se voulait solennelle, le président de la République n'a en effet rien trouvé de mieux à faire que de se balader dans les rues de Paris avant d'improviser un chant auprès d'anonymes. Un faux problème ? Oui... et non. Là où certains internautes considèrent ce moment comme inapproprié et provoquant, qui prouverait que Macron est déconnecté de la réalité, d'autres pointent du doigt les personnes qui l'entourent dans cette séquence The Voicesque.
Selon le journaliste Nicolas Boutin (Valeurs actuelles), le chef de l'État n'a pas entonné un chant pyrénéen (Le Refuge d'Edmond Duplan) auprès de n'importe qui. Il s'agissait en réalité de certains membres du groupe "Projet Canto" qui soutient Canto, une application destinée à sauvegarder le répertoire des chants populaires de France en y proposant de nombreuses paroles. Le twist ? Subventionnée par le ministère de la Culture, celle-ci donne (entre autres) accès à de nombreuses chansons incontournables issues de l'extrême droite, allant du mouvement fasciste de Primo de Rivera à des chants militaires qui remontent à l'Allemagne nazie.
Une situation jugée embarrassante du côté de l'Elysée (qui a confirmé l'authenticité de la scène) alors même que le gouvernement de Macron est accusé de reprendre les discours de Marine Le Pen (on a notamment vu le ministre Bruno Le Maire expliquer ce matin qu'il fallait partir à la chasse aux fraudes fiscales, non pas des plus riches, mais de ceux qui toucheraient des aides sociales pour les envoyer au Maghreb), et qui a obligé l'entourage du président à taper du poing sur la table.
"Emmanuel Macron ne pouvait pas connaître à ce moment-là les antécédents de chaque personne avec laquelle il discutait", a-t-il notamment expliqué auprès du HuffingtonPost, avant de rappeler qu'il avait "simplement répondu favorablement aux sollicitations d'un groupe de badauds qui l'invitait à entonner l'un de ses airs préférés".
Qu'importe, le mal est fait. Entre cette séquence considérée comme hors-sol dans un moment pareil et cette sinistre coïncidence relationnelle, de nombreux internautes n'ont pas caché leur colère et lassitude vis-à-vis du comportement d'Emmanuel Macron.
"La vidéo de Macron qui chante dans la rue est tellement surréaliste. Le pays est en feu depuis des semaines mais ça part chanter dans la rue. On est dans la France a un incroyable talent", peut-on lire sur Twitter, tout comme, "Soit la sécurité du méprisant est incompétente, soit Macron sait avec qui il chante et c'est gravissime... Dans tous les cas, il semble essentiel de lui rappeler le sens de l'histoire le 8 mai (ainsi que le premier mai et les jours précédents)" ou encore, "Macron se fout vraiment des Français. Il chante ? Envoyons le valser ! Les Gilets Jaunes doivent revenir sur scène et prendre les bonnes décisions. L'opposition et les syndicats sont trop laxistes, trop mous".
On comprend mieux pourquoi Les Guignols de l'Info n'existe plus. Au rythme où va l'actualité aujourd'hui, les auteurs de cette cultissime émission n'arriveraient pas être faire plus tragiquement drôle que cette réalité.