Ce n'est pas une finale, mais c'est tout comme. Ce mercredi 26 avril 2023, Arsenal (1er) se rendra à l'Etihad Stadium pour y affronter Manchester City (2ème) avec l'espoir de prendre un avantage sérieux pour le titre de Premier League, ce qui serait une première en 19ans. Un duel à l'origine de problèmes cardiaques du côté d'une bonne partie des supporters, et qu'attend avec impatience Samir Nasri.
Et pour cause, l'ex-star de l'Equipe de France de football a évolué trois saisons à Arsenal sous les ordres d'Arsène Wenger, avant de partir à City et d'y remporter deux fois le Championnat d'Angleterre. Autant dire que ce match aura une saveur particulière pour le nouveau consultant de Canal+, comme il l'a confessé à L'Equipe : "Ce sont deux clubs qui ont compté dans ma carrière de joueur."
Toutefois, il ne l'a pas caché, là où c'est Arsenal qui l'a aidé à découvrir le très haut niveau, il préférerait aujourd'hui jouer pour l'équipe menée par Pep Guardiola. Une surprise ? Pas tant que ça. "C'est par rapport à mon expérience personnelle et au temps que j'y ai passé", a légitimé Samir Nasri. Surtout, il l'a rappelé, il garde une certaine rancoeur à l'encontre... des fans des Gunners.
Petit retour en arrière pour tout comprendre. A l'été 2011, alors vu comme un joueur essentiel pour le futur d'Arsenal après le départ de Cesc Fabregas et tout juste nommé dans l'équipe type de Premier League, Samir Nasri avait finalement décidé de se lancer dans un semi bras de fer avec le club afin de partir en direction de City, profitant notamment du fait qu'Arsenal avait encore besoin d'argent pour payer son nouveau stade.
A l'époque, le club ennemi de Manchester United commençait tout juste à se développer avec les pétrodollars venus d'Abu Dhabi et ce transfert avait été vécu comme une trahison par les supporters londoniens, qui lui reprochaient d'avoir privilégié l'argent (avec ce transfert, il était devenu le footballeur français le mieux payé de l'histoire) aux valeurs. Aussi, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans les stades, ils n'hésitaient jamais à s'en prendre à lui dès qu'un match entre les deux équipes était prévu.
Un comportement stupide mais classique dans le monde du foot, qu'il n'a néanmoins jamais digéré. Pourtant jamais le dernier à provoquer les fans - on se souvient de ses propos de 2014 où il expliquait son départ d'Arsenal de cette façon : "Je ne suis pas un supporter d'Arsenal, je ne suis pas né à Londres non plus. Pour être honnête, nous les joueurs, nous regardons ce qui est le mieux pour les intérêts de nos carrières", Samir Nasri a profité de cette interview pour révéler qu'il était toujours en colère contre ce public.
Interrogé sur la fameuse banderole mise en place à l'Emirates par les supporters en avril 2012 (elle indiquait "petite p*te" ainsi que le signe £), l'ancien sportif s'est révélé touché par cette haine. "Je ne peux pas vous dire ce que j'ai pensé quand j'ai vu la banderole..., a-t-il soufflé. L'année d'avant, comme j'étais bon sur le terrain, ils chantaient mon nom tout le temps. Et là, quand je suis revenu, ils m'ont traité de "petite p..." !"
Puis, d'un ton plus ferme, il a ensuite balancé sur le côté "pourris gâtés" des supporters qui se croient tout permis. "En fait, j'ai l'impression que certains supporters sont intouchables. Déjà, ils avaient insulté Ashley Cole quand il était parti à Chelsea (en 2006). Pareil pour Emmanuel Adebayor (quand il a signé à City en 2009), a-t-il déploré. Mais ils croient quoi ? Que tout est permis ? On ne leur appartient pas."
Le message est passé, mais on doute qu'il soit entendu.