Les images ont fait le tour du web : jeudi dernier, un étudiant de 15 ans du lycée Edouard-Branly de Créteil (Val-de-Marne) a braqué sa prof en plein cours avec une arme qui s'est avérée être factice (il s'agissait d'un pistolet à bille de type airsoft). La raison ? Elle l'a inscrit comme étant absent alors qu'il était arrivé en retard. Une scène filmée par un camarade de classe qui s'est rapidement retrouvée sur les réseaux sociaux, provoquant une véritable tempête médiatique.
D'abord du côté de la justice, le lycéen a été mis en examen samedi et une information judiciaire a été ouverte pour "violences aggravées" contre l'enseignante et pour des faits d'enregistrements et de diffusion d'images. Il a déclaré avoir agi "sur le ton de la rigolade, sans vouloir intimider l'enseignante". Dès la rentrée, il passera en conseil de discipline et risque l'exclusion définitive, avec sursis ou non, de son établissement.
En réaction à cet incident, de nombreux politiques ont réagi et condamné les faits. Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation nationale, assure que "les mesures les plus rigoureuses ont été prises immédiatement". Après les collèges, il envisage sérieusement l'interdiction des téléphones portables dans les lycées : "Avoir des faits de violence dans les établissements scolaires n'est pas nouveau. Les réseaux sociaux amplifient la tentation d'imiter les choses vues à la télévision ou sur Internet. Ils encouragent également des élèves qui se croient malins d'organiser des faits avec pour motivation de les diffuser. Nous devons nous battre contre cela", a-t-il déclaré au Parisien. Quant à l'élève qui a filmé la scène, il est toujours recherché par la police.
Chez les enseignants, la scène aussi a choqué. Nombreux ont témoigné sur Twitter des violences vécues au quotidien via le hashtag #pasdevague. Objectif : soutenir leur collègue et dénoncer l'absence de réaction de la part de la hiérarchie dans l'Education nationale face à ces violences. S'ils reprochent à leurs supérieurs de ne pas les soutenir, ils dénoncent aussi le fait que certains les obligent à couvrir les incidents. 20 000 tweets ont été recensés depuis dimanche.