La 80e édition de la Mostra de Venise, qui se tenait du 30 août au 9 septembre dernier, a porté son dévolu sur un drôle de film : Poor things, ou Pauvres Créatures en VF. Chose insolite : ce film d'auteur expérimental, sacré par le Lion d'Or (la plus prestigieuse récompense du festival de cinéma), met en scène... Emma Stone.
La star de La La Land, nouvelle égérie d'univers audacieux et subversifs ? En tout cas, l'actrice est devenue celle du cinéaste grec Yorgos Lanthimos, qui la met en scène dans cette histoire improbable - et franchement cauchemardesque - de jeune fille passée de trépas à résurrection, et à qui son "sauveur", un savant fou, a implanté... un cerveau de nouveau né. Oui, ça a l'air totalement barré, et on achète direct.
Un projet attendu le 17 janvier 2024 en salles hexagonales, et déjà acclamé...
On nage en plein mauvais rêve, ou en plein conte de fées, tendance morbide, avec cette adaptation du roman d'Alasdair Gray, où l'actrice côtoie l'inénarrable Willem Dafoe.
Mais ceux qui connaissent le cinéma de Yorgos Lanthimos savent à quoi s'attendre niveau émotions fortes : du dérangeant ovni "familial" Canine, le choc du Festival de Cannes 2009, au très remarqué The Lobster, qui met en scène un futur où le célibat est devenu interdit (Colin Farrell y délivre sa partition la plus dépressive), Lanthimos adore déranger, surprendre, faire rire - très jaune.
On s'impatiente de voir dans quelles séquences déroutantes Emma Stone brillera de mille feux. Car Vanity Fair, après séance du film au Festival, la dit tout simplement "formidable", au sein de cette satire apparemment mordante sur "la prise de conscience du ridicule des conventions sociales et du machisme ambiant".
Même enthousiasme dans les pages de Trois Couleurs, qui érige en haut du trône ce "Frankenstein féministe tordu et jubilatoire, avec une Emma Stone géniale, seule figure d'espérance dans un monde mascu empreint de cynisme et de noirceur". Ca promet.
Au sein des critiques internationales, on évoque autant David Lynch que Jean-Pierre Jeunet, ou Terry Gilliam, comme références plus ou moins visibles. Aucun doute en tout cas : Emma Stone y est "ahurissante"...
On a très hâte. Pas toi ?