Camille Diao a présenté une nouvelle édition de C ce soir le jeudi 28 septembre 2023 sur France 5. En présence de nombreux invités, elle a développé un débat sur le thème "Vie chère : que peuvent vraiment les politiques ?".
François-Xavier Ménage, qui a passé cinq ans à sillonner les routes de France, décrit, dans son livre Ça craque, des Français acculés par la précarité, qui souffrent en silence et qui n'attendent plus rien de l'Etat et de la politique. Le grand reporter de TF1 a notamment fait face à Maud Bregeon avec qui il a eu un échange tendu en fin d'émission.
Le journaliste a tenu à alerter sur la situation des élus locaux et a pris pour exemple ceux du Morbihan. "Ce n'est pas le département le plus sinistré de France. Depuis la dernière élection municipale, l'association des maires du Morbihan a fait un décompte du nombre d'élus et de maires qui ont démissionné : 15% de taux de démission ! C'est-à-dire 5 fois supérieur au secteur privé... Et je pense - sans donner de sentence, je ne suis pas juge - que c'est très interpellant. La plupart de ces élus n'ont pas d'étiquette politique, se battent pour le vivre ensemble...", a-t-il expliqué.
"Mais quand on a un taux de démission de 15%, que ces élus pour plein de raisons différentes disent 'J'arrête, ça craque donc je ne veux plus continuer', je pense que ça veut dire quelque chose de cette France plastique en 2023 où on essaye de trouver des solutions sur le terrain...", a-t-il poursuivi avant que la députée Renaissance des Hauts-de-Seine l'interrompe : "Et quelles hypothèses vous faites ?! Et quel bout de solution vous proposez ?!". Il n'a alors pas manqué de lui rappeler qu'il était payé "pour donner ces constats".
Maud Bregeon n'a pas caché son agacement. "Vous ne pouvez pas venir en plateau dépeindre une France toute noire pendant 1 heure et ne pas nous apporter le bout du début d'une réponse", a-t-elle lancé à son interlocuteur. Ce dernier lui a répliqué : "Mon boulot, c'est de raconter. Je ne suis pas politique ! En revanche, quand dans ce livre (Ça craque, ndlr), vous avez uniquement des Français qui se battent, qui sont dans l'action et qui vous disent aujourd'hui : 'J'ai 1, 2,3, 4 casquettes sur la tête qui ne sont pas les casquettes pour lesquelles au départ j'ai signé que ça soit dans le cadre du boulot ou dans le cadre politique. Je pense que ça doit interpeller !".
La députée de la majorité présidentielle s'en est exaspérée. "C'est précisément parce qu'on est interpellé sur ces questions-là qu'on s'engage en politique ! Il y a un petit côté moralisateur dans votre discours qui est un peu agaçant... Ça fait 1 an que je suis élue, je viens du monde du privé. J'étais bien plus tranquille avant dans ma vie d'ingénieur. Si je me suis engagée, c'est précisément parce que ces questions-là, elles nous interpellent, et que c'est à cette France-là qu'on a envie de répondre", s'est-elle emportée avant d'asséner : "On n'a peut-être pas écrit de bouquins, mais en attendant on essaye quand même de se retrousser les manches et faire en sorte que les choses aillent mieux !".