Dans son édition du dimanche 8 octobre 2023, Le Parisien a mis en lumière un "scandale sanitaire". Le quotidien a mené l'enquête sur les vendeurs à la sauvette qui sévissent autour de la Tour Eiffel...
Il a fait des révélations édifiantes sur leurs pratiques. A savoir que ceux-ci se servent des bouches d'égout pour stocker leur pâte à crêpes. "Beaucoup de marchands utilisent de la pâte surgelée stockée dans des conditions douteuses. Pour masquer l'odeur et le goût rance, ils l'aspergent de sucre vanillé", a confirmé un vendeur auprès de nos confrères.
L'enquête a aussi démontré que les crêpes étaient loin d'être le seul aliment servi aux touristes à être stocké dans des conditions d'hygiène inquiétantes. Les boissons et la viande sont également concernées. Une habitante, qui a alerté la mairie du 7e arrondissement de Paris au moyen de vidéos, a confié que ces éléments étaient stockés "dans les bouches d'égout, les trappes ERDF ou du chauffage urbain". Selon un autre habitant, ceux-ci seraient aussi livrés par "des camions non réfrigérés"...
Cette situation "inacceptable" est prise très au sérieux par la mairie du 7e arrondissement. Cette dernière a assuré que des contrôles étaient régulièrement effectués par la police. "A chaque intervention, les policiers saisissent et détruisent 30 kilos de marchandises. Pendant la semaine du 11 au 16 septembre, ils ont saisi 380 bouteilles d'eau, 50 de vin, 200 de bière et 90 épis de maïs", a indiqué le cabinet de Rachida Dati. De son côté, la préfecture de police a tenu à préciser que les marchandises saisies sont détruites ou données aux Petites Soeurs des Pauvres...
Reste que selon l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie Île-de-France, ce n'est pas vraiment le cas. Son président, Franck Delvau, a fustigé une absence de contrôles. Il a alerté l'URSSAF qui lui a notifié de ne pas avoir les effectifs nécessaires pour contrôler tous les vendeurs à la sauvette sévissant autour de la Tour Eiffel. Une situation d'autant plus inquiétante que ceux-ci ne respectent pas les mesures d'hygiène préconisées...
"Il n'y a rien pour se laver les mains, la marchandise est frelatée, les bouteilles d'eau sont remplies au robinet...", a alerté Franck Delvau. Le président de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie Île-de-France a, en outre, dénoncé "une concurrence déloyale" pour les restaurateurs du secteur qui, "eux, payent leurs loyers, des charges et doivent affronter les contrôles des services d'hygiène"...