Malgré ses 2 Oscars et une ribambelle de collaborations prestigieuses (avec Robert Zemeckis, Steven Spielberg, Frank Darabont, les frères Coen, Brian De Palma, Jonathan Demme), Tom Hanks a tout de même tourné quelques bouses. En voici un léger florilège qui devrait quelque peu bousculer son aura de mégastar aux subtiles partitions. On est loin, mais alors de très loin de Forrest Gump, Philadelphia et Il faut sauver le soldat Ryan...
On ne pensait pas découvrir projet plus farfelu que le remake du film Oscar, le classique de la comédie française où excelle Louis De Funès, remake US où Fufu est remplacé par...Stallone (oui oui ce film existe). Et pourtant, L'homme à la chaussure rouge existe : c'est une comédie d'espionnage qui se permet de remaker Le grand blond avec une chaussure noire en nommant Tom Hanks en lieu et place de Pierre Richard.
C'est aussi improbable sur le papier que tragiquement peu concluant auprès du public et de la critique. Ce film de 1985 que peu de gens connaissent mais que les rares chanceux dont c'est le cas préféreraient oublier "bénéficie" d'une note de 2,3/4 auprès des spectateurs d'Allociné. C'est catastrophique. A l'image du film ?
Dans le genre "ah, ce film un rétro a-t-il bien vieilli ? oulah, non !", le méconnu Joe contre le volcan de John Patrick Shanley se pose là. On y suit les tribulations fantasques de Joe, jeune employé qui l'espace d'un voyage plus ou moins initiatique va atterrir au sein d'un mystérieux endroit, l'île de Waponi Wu, lieu cerné par... Des "indigènes". Oui oui. Avec une histoire de sacrifice derrière pour appuyer à fond le cliché. Quand on vous dit que ça a mal vieilli...
Avec 2,6 en note Allociné, ce drôle d'ovni qui bénéficie cependant d'une star alors aux prémices de sa renommée (Meg Ryan, la reine des comédies romantiques) ne fait guère mieux que le remake cité plus haut. Tom Hanks se débrouille comme il peut en cette année 1990. Deux ans plus tôt, le comédien devenait une mégastar avec le sympathique Big de Penny Marshall. Trois ans plus tard, pour l'anecdote, il retrouvera Meg Ryan dans l'excellent Nuits blanches à Seattle, de la cinéaste et scénariste Nora Ephron.
On attendait pas forcément à ce que Ron Howard nous offre sur un plateau la suite du Da Vinci Code, blockbuster international et nanar intersidéral s'inspirant d'un best seller complotiste de Dan Brown. C'est pourtant chose faite avec Anges et démons, énième thriller parano sur fond de mystères sacrés. Le scénariste est une légende puisqu'on lui doit les dialogues riches en jeux de mots de Batman et Robin. C'est dire le niveau.
Un sacré vol plané pour Tom Hanks que ce projet farfelu où il arbore une coiffure qui ne l'est pas moins. Pas le pire film de sa carrière, mais ça fait peine à voir au sein d'une décennie, celle des années 2000, où la star enchaîne sous la direction de cinéastes visionnaires les succès Seul au monde, Arrête moi si tu peux, Le Terminal...
Que penser de ce film ? Florilège : "Un long-métrage consternant qu'on aurait presque envie de qualifier de pire film au monde", "une "dramédie" qui peine à donner de l'ampleur et du style à son récit prévisible", "un film plat et empesé", "une comédie sans âme", "sirupeuse", "un film à la fois lisse et pachydermique"...
La critique française s'en est donnée à coeur joie pour accueillir ce feel good movie prévisible narrant l'éternelle histoire d'un vieux ronchon qui va peu à peu s'ouvrir aux autres. Pas de quoi valoir à l'acteur, qui aura d'autres projets bien plus alléchants (comme tourner avec le grand Wes Anderson !), la moindre nomination aux Oscars.