Actuellement disponible sur MyCanal, Anatomie d'une chute - récompensé de la Palme d'or en 2023, a déjà passionné plus de 5,1 millions de spectateurs à travers le monde. Un succès qui n'a rien d'une surprise pour ce drame parfaitement porté à l'écran par Sandra Hüller et Swann Arlaud, et emmené par un scénario haletant qui nous tient en tension durant deux heures.
Dans ce film signé de Justine Triet, on y suit le procès de Sandra Voyter, soupçonnée du meurtre de son mari, Samuel Maleski, retrouvé mort au pied de leur chalet près de Grenoble, un an auparavant. Et alors que la défense et l'accusation se livre à un affrontement intense au tribunal, qui nous permet d'entrer dans l'intimité chaotique de ce couple, on navigue constamment entre les deux versions possibles : "la mère du jeune Daniel est coupable", "La romancière est innocente".
Un scénario d'une maîtrise folle qui ne lâche jamais le spectateur - très justement récompensé d'un César et d'un Oscar en 2024, qui continue de hanter tout le monde aujourd'hui. Là où ce film s'arrête pourtant sur un verdict (que l'on vous laisse découvrir), de nombreux fans sont encore incapables de savoir de quel côté se situe véritablement la vérité. Une situation insoutenable à laquelle Justine Triet vient de réagir.
Invitée de France Inter ce week-end, la réalisatrice / scénariste s'est notamment amusée de la différence d'interprétation de cette histoire vis-à-vis des pays où elle est proposée. "Ça raconte quelque chose effectivement de la culture. Ça m'a beaucoup surpris qu'en France tout le monde la croie innocente et aux États-Unis coupable, a-t-elle expliqué à la radio. En Espagne, on m'a dit que cette femme était 'très détestable'."
Des réactions déstabilisantes, mais qu'elle interprète comme une preuve que la comédienne Sandra Hüller a offert une prestation magistrale devant la caméra. "La façon dont Sandra est incarnée est très féministe, a salué la cinéaste. C'est quelqu'un qui est tellement décomplexée dans sa façon de ne pas demander ce qu'elle veut mais de l'imposer... ça a fait réagir. Des gens se sont sentis choqués".
Mais alors, dans tout ça, Sandra est-elle innocente ou coupable ? "Moi je le sais, a assuré Justine Triet, qui s'avoue prête à soulager la hantise du public. Ou presque. Je donnerai la réponse dans dix ans à peu près." Le rendez-vous est pris... A vos pronostics !