"Nous sommes légions. Nous ne pardonnons pas, nous n'oublions pas. Redoutez-nous" rappelle Anonymous à la fin d'un communiqué publié pour rendre justice à la jeune Rehtaeh Parsons. La jeune canadienne de 17 ans s'est suicidée après la circulation sur les réseaux sociaux d'une photo d'un viol prise lors d'une soirée alcoolisée. Le groupe d'hacktivistes anonymes affirment avoir retrouvé le nom des violeurs présumés et somment la police et la justice canadienne de bien vouloir faire leur travail.
Les hacktivistes anonymes se sont auto-proclamés cyber-super-héros. Anonymous est de tous les combats. Il ne se contente pas d'ébruiter des rumeurs sur le casting de Fifty Shades of Grey. Il n'hésite pas à prendre aux conflits internationaux (Corée du Nord/Corée du Sud, Israël/Palestine ...). Leur nouveau cheval de bataille : le suicide de la jeune Rehtaeh Parsons, victime d'un viol collectif et harcelée sur les réseaux sociaux.
Quelques membres anonymes de ce mystérieux groupe ont lancé une véritable opération intitulée #OpJustice4Rehtaeh sur Twitter. Le but ? Retrouver les auteurs présumés du viol de l'adolescente. Dans un communiqué publié sur Twitter et lu sur Youtube, ils affirment avoir identifié deux des quatres violeurs présumés. Ils ne donnent aucun nom et prétendent être opposés à toute forme de justice populaire. Ils demandent juste à la police et la justice canadienne de faire leur travail.
Rehtaeh Parsons a mis fin à ses jours dimanche dernier à Halifax, en Nouvelle-Ecosse, suite à un calvaire qui aura duré plus de deux ans. Elle affirme s'être faite violer par quatre garçons lors d'une soirée alcoolisée deux ans plus tôt. Une photo de ce moment circule alors sur Facebook. Elle est insultée, harcelée sur les réseaux sociaux. Elle porte plainte mais l'enquête est rapidement classée sans suite, "faute de preuves suffisantes". Depuis sa mort, une pétition circule sur la toile. Elle réclame la réouverture du dossier et a déjà recueilli plus de 70 000 signatures en quelques jours.
Sur Twitter, Anonymous dénonce l'incompétence judiciaire. "Ce que nous avons appris est affligeant, mais ce n'est pas l'acte même du viol qui nous a choqués. C'est le comportement des adultes" expliquent les anonymes. "Cela nous a pris seulement quelques heures pour identifier les garçons ayant attaqué Rehtaeh et ce n'était pas une opération de haute technologie" affirment-ils avant de s'insurger contre les forces de police. Ils dénoncent l"incompétence" des enquêteurs qui "devraient passer le reste de leur carrière comme gardiens dans un zoo".
Les harcélements 2.0 sur Facebook font régulièrement la Une et tendent à diaboliser les réseaux sociaux. Pour rappel, un adolescent au bord du suicide avait pu être sauvé grâce à la réactivité d'une mère de famille qui avait lu sa détresse... sur Facebook.