Quand on découvre la bande-annonce on s'attend à découvrir un Projet X français, alors que Babysitting n'a finalement rien à voir. Tu n'as pas eu trop peur en découvrant l'existence de cet autre film alors que ton scénario était déjà bouclé ?
Philippe Lacheau : Très bonne question. Tu ouvres très bien. (rire) Pour ma part j'ai eu très peur. La même semaine, pour te dire la vérité, alors que le film était écrit et partait en financement, je tombe sur deux bandes-annonces : Projet X et un film qui s'appelle The Sitter. Et je me dis "Qu'est-ce que c'est que ce truc ?" Bon, The Sitter c'était pas très grave, mais Projet X ça m'embêtait plus car c'était une fête filmée caméra à l'épaule... Du coup, je pense que j'ai été le premier à voir ce film. Et c'est vrai que comme c'est une fête il y a des petites ressemblances, mais je me suis aperçu aussi qu'il était assez différent. Et au final, je pense que s'il n'y avait pas eu Projet X, qui a cartonné, ça aurait été beaucoup plus dur de financer Babysitting.
Vincent Desagnat : Le financement ?
Clotilde Courau : Y a eu un financement ? (rire)
Philippe Lacheau : Ah vous n'avez pas été payés vous ? Ah d'accord ! (rire)
Clotilde Courau : On a un petit truc à régler lui et moi.
Philippe Lacheau : Donc comme tu vois, on a eu un tout petit financement...
Et le fait que La bande à Fifi - qui a cartonné sur Canal+ - soit partout derrière le projet (écriture, acteurs...) ça n'a pas aidé à faire avancer plus facilement ce film ?
Philippe Lacheau : Ah bah non au contraire (rire).
Vincent Desagnat : Ca vous a ralenti ? (rire)
Philippe Lacheau : Comme on n'avait rien fait au cinéma qui nous permettait de dire/montrer ce qu'on savait faire et qu'on était capable de ramener du monde...
Clotilde Courau : Mais en même temps ça vous a donné la possibilité de le mener jusqu'au bout. Imagine si tu étais tombé sur un producteur qui t'avais dit "Non faut faire comme ci, faut que tu réécrives tes dialogues..." Y a les deux côtés.
Philippe Lacheau : Ouais, y a les deux...
Quand on voit l'ambiance et les scènes complètement folles à l'écran, ce n'est pas trop difficile pour un acteur de rester sérieux et de ne pas se laisser aller ?
Vincent Desagnat : C'était plutôt studieux comme ambiance. A l'image, on a la sensation que c'est "pompelup" mais sinon...
Clotilde Courau : Que c'est "Pompelup" ?
Vincent Desagnat : Ouais c'est pas mal ça ? Ca résume un peu tout. (rire)
Philippe Lacheau : On a eu peu de jours pour tourner, donc on ne pouvait pas dépasser, on n'avait pas le choix. Du coup, il fallait qu'on soit rigoureux. On s'amusait, y avait une bonne ambiance, mais fallait qu'on soit très rigoureux. On avait 35 jours de tournage et on a réussi à finir un jour en avance, ce qui n'arrive pas souvent je crois. (rire)
Et Clotilde, ce n'était pas trop frustrant de rester sur un canapé durant tout le film, pendant les autres passaient leur temps à "faire la fête" ?
Clotilde Courau : Ah oui c'est trop dur. C'est vraiment injuste, mais bon, ça c'est l'âge...
Vincent Desagnat : Haha ouè, on était là, on attendait que tu partes.
Clotilde Courau : "Elle est pas drôle celle-là. On voudrait bien commencer à être Pompelup là !" (rire) Bon, on est en train de rire, mais ils ont fait les choses avec énormément de sérieux. On se dit que c'est une bande de potes et que c'est facile pour eux, mais non. Ils sont très exigeants, ils ont de l'ambition, le scénario était extrêmement bien ficelé... Sur le plateau ça rigolait pas du tout, même si en dehors ça pouvait...
Philippe Lacheau : Ouè il y avait une ambiance de merde, tu peux le dire. (rire)
Clotilde Courau : Non mais ou alors on attendait que j'aille me coucher... (rire)
Est-ce que, lorsque l'on est parent, on ne devient pas parano après un tel film, à s'imaginer les pires fêtes possibles organisées par son enfant ?
Philippe Lacheau : Ah ba j'en n'ai pas encore acheté, donc je sais pas (rire) Faut réfléchir avant de s'engager.
Clotilde Courau : Là bientôt c'est mon anniversaire et c'est ma fille qui a décidé de m'organiser une petite fête... Donc ça va être "Pompelup" (rire).
Vincent Desagnat : Je suis sûr que tu vas avoir une pignata et que tu vas t'éclater.
Clotilde Courau : Mais sinon non. Par contre il risque de faire des ravages le petit Enzo (le jeune garçon gardé par Philippe Lacheau dans le film, Ndlr) dans les cours de récréation.
D'ailleurs, en parlant d'Enzo, il est au centre d'une petite séquence délirante avec sa fameuse casquette. Question con : Elle vient d'où cette casquette ?
Philippe Lacheau : Elle m'appartient à la base.
Clotilde Courau : Le film est parti de la casquette en fait (rire).
Vincent Desagnat : C'est fou ce que peut faire le cerveau humain.
Philippe Lacheau : Je travaillais avec Stéphane Rousseau au Canada, on se promenait dans les rues de Montreal et il m'a fait entrer dans une boutique de Farces et Attrapes. On est tombés sur cette casquette, du coup je l'ai achetée et quand j'ai écrit le film je me suis dit qu'elle irait bien dedans. Et maintenant elle se retrouve sur l'affiche. C'est dingue en fait, elle est partie d'un voyage et elle est là maintenant. C'est marrant.
Si la fête s'annonce cauchemardesque au début de Babysitting, elle devient petit à petit épique pour les personnages. C'est quoi votre meilleur souvenir de soirée ?
Vincent Desagnat : Alors moi c'était mes 30 ans chez Michaël Youn, et vers 5h du matin la police est arrivée pour nous demander d'arrêter. Du coup, Michaël les a fait monter sur sa Mezzazine avec tout le monde, il a fait éteindre la musique et il a dit "Un peu de silence s'il vous plaît. Nos amis de la police sont là, donc j'aimerais qu'on... FASSE UN MAXIMUM DE BRUIT !!" (rire). Et là c'est reparti en couilles jusqu'à 9h du mat'.
Clotilde Courau : Moi on me force toujours à aller me coucher (rire)
Philippe Lacheau : J'ai pas mieux (rire). Par contre, j'étais avec mes amis de la Bande à Fifi pour un jour de l'an et Julien Arruti (qui joue dans le film, Ndlr) avait la fâcheuse tendance – attention c'est un peu bizarre ce que je vais dire – à baisser son pantalon discrètement et à se frotter derrière les gens. Jusqu'au moment où quelqu'un l'a remarqué et du coup, tout le monde lui a sauté dessus et s'est mis à le déshabiller, mais dans la joie et la bonne humeur bien sûr. Il s'est retrouvé écartelé (sic), nu, au milieu de la soirée avec plein de gens qu'il ne connaissait absolument pas. Et comme c'était un jour de l'an, on a dit "ouais, allez, on va dire bonne année aux voisins !" Donc on est partis sur le palier, on a toqué à toutes les portes avec Julien dans son plus simple appareil. Et y a des gens qui sont sortis et qui pour fêter ça, lui ont versé un peu de champagne dessus. (rire)
L'une des scènes les plus cultes du film est bien évidemment la séquence de la Surra De Bunda. Concrètement, ça fait quoi de se retrouver au centre d'une telle "danse" ? Fantasme ou cauchemar ?
Clotilde Courau : Ah moi je regrette de ne pas l'avoir fait. Encore une fois, on m'a couchée avant (rire). On ne m'a pas demandée de venir. J'en ai marre, merde (rire).
Philippe Lacheau : C'est une danse brésilienne qui consiste pour la jeune fille à mettre ses chevilles sur les épaules de la victime et frotter, taper le visage du garçon avec ses fesses.
Vincent Desagnat : C'est une danse punitive pour les hommes. Et c'est assez désagréable, surtout pour les cervicales.
Philippe Lacheau : Donc si un jour tu vas au Brésil pour te faire punir et bah tu sais ce qu'il t'attend. A savoir que cette scène on l'a fait 24 fois et que moi, je ne connaissais pas du tout la fille avant. Mais depuis on se connait très bien, on est plus proches. (rire)
Clotilde Courau : Surtout qu'elle avait de l'aérophagie donc...
Philippe Lacheau : Ah ba c'est classe ça (rire).
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