Purebreak : Tu avais prévu depuis longtemps de demander un duo à Vianney ?
Camelione : Le jour même (rires). C'est pour ça d'ailleurs que j'ai les partitions, je ne pensais pas pouvoir le faire. Et puis, finalement, je lui ai demandé, et c'était possible, donc on l'a fait.
Tu avais peur qu'il refuse de chanter un duo avec toi ?
Oui parce que c'était une demande un peu culottée pour les auditions à l'aveugle. En général, les duos, c'est plus tard dans l'aventure The Voice. Mais je me suis dit : "Je suis à Paris alors pourquoi pas, c'est l'occasion, autant vivre le rêve jusqu'au bout". J'étais à The Voice, c'était une chance qui s'offrait à moi et c'était en accord avec la production, donc c'était vraiment chouette.
C'était donc Vianney dès le début que tu voulais en coach ?
Oui, j'avais vraiment envie que Vianney se retourne pour moi parce que j'avais vraiment envie d'aller dans son équipe. Après, j'avais aussi un petit penchant pour l'équipe de Marc Lavoine parce que c'est quelqu'un qui a l'air extraordinaire et très humain et j'aime aussi sa manière de s'exprimer, ses conseils.
Tu as avoué avoir été harcelée à l'école. Peux-tu nous en dire un peu plus ?
Oui, alors je suis Belge donc, pour moi, c'était en début de secondaire, j'avais environ 12-13 ans quand j'étais harcelée. Mais, après, ça allait super bien, parce que j'ai changé d'école, donc j'ai eu un environnement sain autour de moi. J'ai choisi cette chanson parce que je l'aime vraiment beaucoup et, du coup, elle me parle, parce que j'ai été victime de harcèlement étant plus jeune. Maintenant, tout va très bien et c'est du passé, mais c'est vrai que cette chanson m'a touchée, ça me rappelle quand j'étais plus jeune, ça me parle. C'est une petite partie de ma vie qui m'a marquée.
Le harcèlement, "c'est pas facile quand on est jeune d'en parler"
Qu'aimerais-tu dire aux jeunes qui sont victimes de harcèlement scolaire ?
Quand on se fait harceler, c'est difficile, on se fait harceler de tous les côtés. Maintenant, c'est aussi sur les réseaux sociaux, donc le harcèlement est partout. Donc il faut apprendre à se déconnecter du monde et se faire sa propre bulle, savoir se retirer, que le cerveau fasse abstraction de toutes les choses négatives. Je conseille aussi aux jeunes d'en parler autour de soi, même si ce n'est pas facile quand on est jeune d'en parler, parce qu'il y a la pression parentale, la pression sociale... Donc ce n'est pas facile mais il faut en parler. Et je leur dirais aussi de s'évader dans quelque chose qui les fait vibrer. Moi, j'ai fait de la musique, et c'était vraiment le moment que j'aimais et que j'attendais dans ma journée. La matinée, j'allais à l'école, et l'après-midi, presque toutes les après-midis, j'allais à l'académie (le conservatoire, ndlr). Et c'était pour ça que je me levais le matin, ce n'était pas facile à l'école mais c'était vraiment avec l'académie que je me disais : "C'est pour ça que tu te lèves le matin". La musique, je me suis toujours accrochée à elle, pas par bouée de sauvetage mais vraiment par envie, par passion. Je suis entrée en école supérieure artistique en chant classique, puis maintenant en pop. Et je veux en faire mon métier. Ça me procure du bonheur, j'aime ce que je fais et je travaille pour. Avec la musique, je me disais que ma journée n'était pas totalement gâchée. Il faut qu'ils trouvent ce qui les intéressent pour en faire leur petite étincelle du jour, le moment de bonheur de la journée.
Propos recueillis par Marie Piat. Contenu exclusif. Ne pas reproduire sans citer PureBreak.com.