Dans le jargon, on appelle ça un tiercé gagnant : la 80ᵉ édition de la Mostra de Venise, qui s'est tenue du 30 août au 9 septembre 2023, a aligné les metteurs en scène au coeur d'affaires judiciaires très médiatisées. Luc Besson, Roman Polanski, Woody Allen... Celui-ci est depuis quelques années accusé d'agression sexuelle par sa fille adoptive, Dylan Farrow. Son dernier film, Coup de chance, a été projeté hors compétition...
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Mais, aussi inédit que cela puisse paraître, ce n'est pas à cause de ses propres affaires que le célèbre acteur et réalisateur new-yorkais a défrayé la chronique. Non, "Woody" a fait scandale... en défendant auprès du quotidien espagnol El Mundo Luis Rubiales. Le président de la fédération espagnole de football, qui a agressé sexuellement Jenni Hermoso, en lui imposant un baiser lors de la finale de Coupe du Monde féminine.
Agression qui a aussi bien réveillé la justice que le peuple espagnol, se mobilisant dans la rue pour exiger son exclusion du monde du foot. "Embrasser cette footballeuse était une erreur, mais il n'a pas brûlé une école. Il ne s'est pas caché et ne l'a pas embrassée dans une ruelle sombre", a cependant affirmé dans le plus grand des calmes l'Américain. Une belle euphémisation des violences.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le réalisateur de 87 ans ne manque pas d'empathie envers Luis Rubiales. Dans les pages de El Mundo toujours, évoquant cette séquence très relayée entre le président de la fédération espagnole de football et Jenni Hermoso, il a poursuivi, définitif : "Il ne l'a pas violée, c'était juste un baiser et c'était une amie. Quel mal y a-t-il à cela ?".
Une phrase qui n'a franchement pas réjoui. Et ce, que l'on s'intéresse à l'affaire associée à Luis Rubiales, ou à celle qui concerne Woody Allen. D'autant plus, nous rappelle l'Obs, que Woody Allen, malgré les accusations qui pèsent sur lui depuis des années, et qui se retrouvent au coeur du documentaire Allen v. Farrow, disponible sur Netflix, n'est "toutefois pas inquiété ni poursuivi par les tribunaux" et est devenu pour certains, notamment les militantes féministes, "l'un des symboles des violences sexuelles".
Pour rappel, une enquête préliminaire devrait être ouverte par la justice espagnole auprès de Luis Rubiales pour "agression sexuelle". Agression qui avait fait même réagir l'ONU, à travers son porte-parole, Stéphane Dujarric : "Le sexisme persiste dans le sport... Est-ce si difficile de ne pas embrasser quelqu'un sur la bouche ? Nous espérons que les autorités espagnoles pourront gérer cette affaire dans le respect des droits de toutes les sportives".
Ce mercredi 6 septembre, l'AFP nous apprend que Jennifer Hermoso a déposé plainte. Cela devrait permettre au parquet, qui avait déjà ouvert fin août une enquête préliminaire contre Rubiales pour agression sexuelle, de pouvoir effectuer des poursuites.